Lors d’un rassemblement avec les membres au siège du parti à Cocody le lundi 2 septembre 2024, Tidjane Thiam, président du PDCI a fait d’importantes précisions sur l’union de l’opposition, apprend-on de Linfodrome.
Alors que certains prônent une union sacrée de l’opposition à l’approche de la prochaine élection présidentielle, le président du PDCI-RDA semble établir une limite claire : “l’alliance ne se fera pas à n’importe quel prix, surtout pas au prix de la violence” . De retour en Côte d’Ivoire après plus d’un mois d’absence, Tidjane Thiam, successeur de feu Henri Konan Bédié a rencontré ses partisans et fait des déclarations qui résonnent comme un avertissement clair à l’opposition ivoirienne.
Accueilli en grande cérémonie ce lundi 2 septembre 2024 au siège du PDCI à Abidjan, le président du plus ancien parti politique de Côte d’Ivoire a catégoriquement refusé toute forme d’alliance avec ceux qu’il accuse d’utiliser la violence pour accéder au pouvoir. « Tous les moyens ne sont pas bons pour arriver au pouvoir, et moi, je refuse de pactiser avec ceux qui ont pour recourir à la violence », a fait savoir Thiam, en illustrant son proposé par une métaphore saisissante.
<< Il est difficile de faire sortir le serpent lorsqu’il est dans votre pantalon. Il y a des alliances comme ça ». Avant d’ajouter, philosophe: « La politique faite avec la violence, c’est la théorie du serpent dans le pantalon. Il vaut mieux ne pas mettre le serpent dans le pantalon… Je laisse ça à d’autres. >> Si que Tidjane Thiam n’a cité aucun nom, ses déclarations font référence aux récentes tensions qui agitent l’opposition ivoirienne, attisées par l’interpellation de Kando Soumahoro, un cadre influent de Générations et Peuples Solidaires (GPS), le mouvement dirigé par Guillaume Soro.
Le 21 août 2024, un groupement de partis politiques d’opposition, dont le PDCI-RDA, a publié une déclaration conjointe condamnant l’incarcération de Kando Soumahoro, proche de Guillaume Soro, et appelant à sa remise en liberté immédiate, qualifiant son arrestation d’arbitraire”.
Quelques heures après la diffusion de ce communiqué commun, le PDCI-RDA a émis un communiqué séparé, se distanciant clairement de GPS, dont le fondateur, condamné par contumace à la réclusion à perpétuité pour << atteinte à la sûreté de l’État », demeure une personnalité controversée, en particulier en raison de son implication dans la rébellion qui a éclaté en septembre 2002 contre le régime de Laurent Gbagbo.
<< En tant que Parti de paix et de non-violence, le PDCI-RDA a toujours plaidé pour le respect de la constitution, considérée comme un pilier de la démocratie, et condamne fermement l’utilisation de la violence comme moyen d’accès au pouvoir », a précisé le parti. Dans son communiqué, la formation politique a aussi tenu à clarifier que son soutien à Kando Soumahoro “ne doit pas être interprété comme une alliance avec GPS”. « Le PDCI-RDA demeure attaché à la défense de l’État de droit et au respect des institutions démocratiques », a martelé le parti de Tidjane Thiam.