Un pro-Gbagbo révèle : « je ne crois ni à la sincérité du regret de Soro ni de son pardon. C'est valable pour le PDCI » IVOIRE TV5
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Un pro-Gbagbo révèle : « je ne crois ni à la sincérité du regret de Soro ni de son pardon. C’est valable pour le PDCI »

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Guillaume Soro et le PDCI sont-ils sincères dans leur pardon au président Laurent Gbagbo ? Steve Beko se penche sur ce sujet.

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Comme certains ivoiriens, j’ai suivi hier l’intervention de Soro Guillaume sur Africa Media et depuis lors je lis certaines réactions des nôtres qui expriment leur indignation face à certains propos qu’il a tenus. Les critiques se concentrent principalement sur deux points : le vainqueur de la présidentielle de 2010 et le bien-fondé de la rébellion de 2002.

Sur la forme déjà, il faut souligner que le fait que Soro soit reçu sur une télévision comme Africa Media était impensable il y a quelques mois. L’y voir est bien la preuve que des lignes ont bougé sur la scène politique ivoirienne.

Au demeurant, je partage entièrement les critiques formulées par l’ensemble des pro Gbagbo. Entendre en effet Soro vanter les mérites d’une rébellion qui a fait plusieurs morts dont de nombreux innocents est outrageant. L’entendre claironner que Ouattara a gagné la présidentielle de 2010 est nauséabond.

Cependant, je reste persuadé que ces critiques sont la conséquence d’un déficit de communication sur certains évènements dans notre famille politique. Si on avait pris le soin d’expliquer les choses et de sensibiliser nos militants sur ce que “nous faisons avec Soro”, je crois qu’ils auraient pris ses propos avec plus de recul.

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Parce que dans l’entendement des nôtres, nous avons une alliance avec Soro. Les différentes manifestations que nous organisons de concert avec ses partisans aussi bien en Côte d’Ivoire que dans la diaspora seraient le fruit de cette alliance. Certains vont plus loin en s’imaginant que nous avons un accord quant à la gestion du pays ensemble.

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D’où leur indignation sur le fait que certains sujets cruciaux n’aient pas été vidé avant de conclure cette “alliance”. Et pourtant, il est important de préciser qu’aucun parti se réclamant du président Gbagbo n’a un accord formel avec Soro Guillaume. EDS a un accord avec la coalition CDRP de Bédié dans laquelle le GPS de Soro n’est pas. Le FPI a un accord-cadre avec le PDCI RDA. Voici pour ce qui est des formalités.

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Mais vous aurez remarqué qu’avant de conclure ces accords le PDCI RDA n’a pas reconnu Gbagbo comme le vainqueur de la présidentielle de 2010. Parce que ce n’est pas ça le sujet. L’enjeu principal de ces retrouvailles de l’opposition, c’est de dire NON au 3ème mandat de Ouattara et de demander des élections démocratiques et inclusives. Ça s’arrête là ! Chaque parti conservant ses certitudes sur certains sujets.

Jamais ni Bédié ni Soro ne diront que c’est Gbagbo qui a gagné en 2010. Ce serait se renier outrageusement et mettre en péril leur carrière politique. Autant, jamais Gbagbo ne dira que c’est Ouattara le vainqueur.

Si nous parvenons à obtenir des élections démocratiques et inclusives, chaque parti présentera son candidat et chacun ira défendre son programme devant les Ivoiriens. Soro pourra donc demander aux ivoiriens de voter pour lui parce qu’il a fait une rébellion “civilisée”. Ce qu’il faut comprendre, c’est que dans une alliance de ce type, il y a toujours ceux qui y sont pour des raisons objectives et ceux qui y viennent pour des raisons subjectives.

Même dans nos partis politiques respectifs, il y a ceux qui militent parce qu’ils ont lu le projet de société et qu’ils sont convaincus et ceux qui y sont soit parce qu’ils sont de la même ethnie ou religion que le leader ; ceux qui viennent parce que leurs amis militent dans le parti ; ceux qui militent parce qu’ils espèrent une promotion personnelle si la lutte aboutie. Cependant, tous ceux-là sont des militants et chacun a son utilité.

Je suis donc de ceux qui ne croient ni à la sincérité du regret de Soro Guillaume ni de son pardon. C’est valable aussi pour le PDCI RDA. Il est évident que leur sortie brutale du RHDP est le résultat du choc des ambitions dans ce parti. Cependant, je suis pertinemment convaincu que nous avons besoin de tous ceux qui s’opposent à la dictature en cours en Côte d’Ivoire et peu importent leurs motivations. Car notre combat n’est pas de les porter au pouvoir mais de permettre aux ivoiriens de choisir leurs dirigeants en toute transparence.

En conclusion, des divergences existent que ce soit avec Soro ou Bédié. Elles vont d’ailleurs demeurer mais continuons ensemble de dénoncer la dictature dans nos pays parce que c’est le seul moyen pour redonner le pouvoir au peuple de s’exprimer. Et puis, nous n’avons aucune raison de nous fâcher si des personnes disent maintenant ce que nous autres disons de Ouattara depuis 2010 au moins.

Avant, il n’y avait que les pro Gbagbo en prison et en exil, maintenant nous avons été rejoins par d’autres. C’est la preuve visible que nous avons toujours été dans le vrai. Ouattara est un dictateur froid qui veut confisquer le pouvoir par des méthodes anti-démocratiques. Tant que Soro, le PDCI et même Affi disent cela, c’est l’essentiel. Le reste sera tranché dans une véritable élection libre, démocratique et inclusive.

source : yeclo.com

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