Ukraine : Volodymyr Zelensky ouvre la voie à des négociations avec la Russie

Pour la première fois depuis le début du conflit en Ukraine, le président Volodymyr Zelensky a exprimé, lundi, son ouverture à l’idée de discussions directes avec la Russie. Lors d’une conférence de presse à Kiev, Zelensky a annoncé qu’il souhaitait inviter des représentants russes à participer à un futur sommet de paix, prévu pour novembre 2024.

Ce sommet, qui a pour but de présenter un « plan pour une paix juste », fait suite à un premier événement organisé en juin en Suisse, où la Russie avait été exclue des discussions et la Chine, alliée de Moscou, avait choisi de ne pas y participer. Zelensky a indiqué que l’objectif est d’élaborer un plan détaillé qui couvrira trois grands enjeux : la sécurité énergétique de l’Ukraine, la libre navigation en mer Noire, et les échanges de prisonniers.

Le président ukrainien n’a pas évoqué un arrêt immédiat des hostilités, mais il a souligné l’importance de ce sommet pour ouvrir des voies de dialogue avec Moscou. Ce changement de ton marque un tournant dans la politique ukrainienne, alors que Zelensky avait jusqu’à présent conditionné toute négociation au retrait préalable des forces russes des territoires occupés. Historiquement, Zelensky avait promis de ne pas négocier tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir, et un décret interdisait de telles discussions.

D’un côté, l’Ukraine réclame le retrait total des troupes russes et le retour de la Crimée, annexée par Moscou en 2014, comme conditions préalables à toute négociation. De l’autre, Vladimir Poutine exige que l’Ukraine renonce à ses ambitions d’adhésion à l’Otan et accepte l’annexion des quatre régions ukrainiennes revendiquées par la Russie. Ces conditions sont inacceptables pour Kiev et ses alliés occidentaux.

Les Occidentaux, tout en soutenant le droit d’Ukraine à décider de ses propres conditions de négociation, soulignent que jusqu’à présent, la Russie n’a pas montré de signes concrets de volonté de négocier. La situation pourrait évoluer en fonction des résultats de l’élection présidentielle américaine de novembre, où Donald Trump a promis de mettre fin au conflit en cas de victoire, ce qui pourrait influencer l’aide américaine à l’Ukraine.

Au cours du conflit, des tentatives de négociations avaient eu lieu en 2022 au Bélarus et en Turquie, mais elles avaient échoué. Depuis, la Russie a rejeté la faute sur les Occidentaux pour l’échec des pourparlers. En février 2023, un plan de paix proposé par la Chine n’avait pas abouti, et récemment, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a tenté de faire avancer les discussions sans succès, se heurtant aux critiques des autres membres de l’UE. Le mois de juillet 2024 pourrait ainsi marquer un nouveau chapitre dans le conflit russo-ukrainien, avec des perspectives de dialogue qui restent encore incertaines.

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