Poussés dehors par la junte malienne, la France et ses partenaires européens ont officialisé leur retrait militaire du Mali.
Lors du sommet de Bruxelles, le président de l’Union Africaine, Macky Sall a, pendant sa prise de parole, pris le contrepied des autorités maliennes en réaffirmant sa volonté de cheminer avec la France, mais surtout en suppliant Macron et Cie de ne pas retirer leurs militaires dans le Sahel.
“Nous ne voulons pas que le continent devienne le ventre mou du terrorisme. C’est pourquoi, nous souhaitons ardemment poursuivre avec nos partenaires Européens les efforts solidaires déjà engagés de longue date, que nous avons toujours salué en particulier la présence française au Mali et le président Macron l’a rappelé à la demande des autorités maliennes, depuis 2013, sous différentes opérations, ainsi que la présence européenne”, a-t-il déclaré..
Avant d’ajouter : “Nous comprenons cette décision prise par les Européens et Français de ne pas poursuivre leurs interventions sur le Théâtre Mali compte tenu des situations nées des deux Coups d’Etats et des difficultés entre autorités maliennes et européennes. Nous en avons pris acte et surtout convenu avec l’Europe que la lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des Africains. Et il y a un consensus sur ce plan et un engagement a été pris de rester dans la sous-région et de réactualiser le dispositif.” Le chef de l’Etat sénégalais a annoncé, dans la foulée, une nouvelle rencontre de la Cedeao avec les autorités maliennes pour discuter des contours d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Ouattara : « La France laisse un grand vide »
Le président ivoirien, lui aussi, déplore le départ présagé des troupes françaises, qui “laisse un grand vide”. Il précise qu’il incombe aux armées nationales africaines de régler les problèmes sur leurs territoires. Alassane Ouattara estime que le retrait attendu des troupes françaises et européennes du Mali “crée un vide” qui obligera les armées ouest-africaines à être en première ligne dans la lutte contre le jihadisme au Sahel. “Le départ de Barkhane et Takuba crée un vide. Nous serons obligés d’acheter des armes, d’avoir une plus grande professionnalisation, mais c’est notre devoir aussi. Les armées nationales doivent régler les problèmes sur nos territoires nationaux et c’est cela notre philosophie”, a affirmé Alassane Ouattara.