L’Union Européenne juge la décision de la junte malienne de suspendre la diffusion de RFI et France 24 sur la base d’«accusations infondées».
«Nous avons vu les annonces faites par le gouvernement malien de suspendre RFI et France 24. Nous considérons que c’est inacceptable. Nous déplorons cette décision et les accusations infondées», a déclaré la porte-parole Nabila Massrali, lors d’un point presse, en déplorant une «fuite en avant» de la junte. Sputnik France RT France
Le ministère français des Affaires étrangères a aussi déploré ce jeudi la décision des autorités maliennes, dénonçant des « atteintes graves » à la liberté de la presse. L’Union européenne l’a également jugée « inacceptable ».
Les émissions des deux médias se poursuivaient ce jeudi matin au Mali, selon un constaté de l’AFP. Une telle suspension de deux grands médias d’information étrangers n’a pas de précédent récent au Mali. RFI et France 24, qui couvrent de près l’actualité africaine, sont très suivies dans le pays.
La junte malienne accuse RFI et France 24 d’avoir fait part d’exactions de l’armée malienne. Les autorités nient qu’elles aient eu lieu, alors elle a ordonné dans la nuit de mercredi à ce jeudi la suspension de la diffusion de la radio RFI et de la chaîne France 24. Les dirigeants du Mali estiment qu’elles ont fait état de « fausses allégations » d’exactions commises par l’armée malienne.
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Le gouvernement par la suite rejeté « catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes Fama » (Forces armées maliennes) et « engage une procédure (…) pour suspendre jusqu’à nouvel ordre la diffusion de RFI (…) et France 24 », précise un communiqué signé du colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement.
Le colonel Maïga a estimé en outre que « les agissements de RFI et France 24 ressemblent, dans un passé récent, aux pratiques et au rôle tristement célèbre de la radio ‘Mille Collines'”, qui avait encouragé le génocide au Rwanda en 1994 ».