Depuis sa tête d’exil, Guillaume Soro se souvient des évènement le 23 décembre 2019 qui pour lui « marquera la descente aux enfers ».
Un brin de témoignage.
Ce jour, une fois de plus, la Providence aura joué. Mu par l’innocence du juste, j’ai pensé que je pouvais me rendre sur ma terre natale, celle de mes ancêtres. J’ai même produit la veille un communiqué officiel sollicitant une audience avec le Président de la république d’alors Alassane Ouattara. Dans mon entendement, l’objet de la politique, c’est d’avoir des rapports de vérité et une pratique constante de la justice. L’on m’a laissé entrevoir que cela serait possible en Côte d’Ivoire. J’embarquai donc confiant avec quelques compagnons ce 23 décembre 2019 à l’aéroport français du Bourget dans l’avion affrété pour une arrivée diurne et en toute transparence comme on dit en français ivoirien à la lumière du jour.
LIRE AUSSI: Côte d’Ivoire: le PPA-CI de Gbagbo endeuillé
Cependant, Une fois dans le ciel, j’ignorais hélas encore que sur terre, mon assassinat et au mieux mon arrestation étaient d’ores et déjà ficelés. C’était la décision du souverain ivoirien. Sa sentence à mon encontre était sans appel : « il faut donner une leçon à ce malappris de Guillaume » apprendrai-je après coup. La suite, vous la connaissez ! Réuni et trônant au milieu de ses ouailles admiratives et en vénération, il démontrait sa surpuissance, son omnipotence, sa force de frappe. Il étalait son omniscience et sa transcendance inouïes devant les siens.
LIRE AUSSI: Eric Zemmour en Côte d’Ivoire pour rencontrer Ouattara ?
Il fallait bien prouver surtout à ses ouailles obséquieuses qu’aucun irrespect ne serait toléré dans sa république comme il aimait à le sous-entendre de moi. Plutôt être craint pour être soumis que séduire pour mériter respect ! Telle semble être la devise du régime. C’est pourquoi la résolution fut prise à l’unanimité des acclamations des thuriféraires d’écraser le menu fretin une fois pour toutes ! Broyer le moustique de Ferké avec un coup de marteau violent ! Certains languissaient de voir la tête de l’impertinent crucifiée. Et tout…. Et tout serait fini.