Sommet des Chefs d’États de l’AES à Niamey : voici les sujets tabous du trio du Sahel

Neuf mois après la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant trois pays subsahariens, les dirigeants des juntes militaires se réuniront pour la première fois ce samedi 6 juillet 2024 à Niamey.

Cette rencontre historique verra la participation du Capitaine Ibrahim Traoré, du Colonel Assimi Goïta et du Général Abdourahmane Tiani, marquant un tournant dans les relations de cette alliance naissante. Une rencontre « 3 étoiles » et très attendue par les populations des 3 pays concernés.

Depuis la création de l’AES, plusieurs réunions gouvernementales ont eu lieu, bien que les chefs des trois juntes ne se soient pas encore rencontrés ensemble. Le sommet de Niamey représente une étape cruciale pour l’AES, symbolisant la volonté des trois pays sahéliens de renforcer leur autonomie et leur sécurité, loin des influences extérieures, tout en répondant aux attentes de leurs populations.

Conformément à la ligne idéologique de la Zone des trois frontières, certains sujets jugés tabous ne seront pas abordés lors de ce sommet. Parmi eux figurent la réintégration dans la CEDEAO, l’organisation d’élections, la relance des activités politiques, un agenda clair de la transition, la constitution d’une force conjointe de la CEDEAO pour combattre le terrorisme, les changements climatiques, la libéralisation économique, la libération du président Mohamed Bazoum, la liberté d’expression, et le retour de certaines forces militaires occidentales comme la France et les États-Unis. Ces sujets sont considérés comme des non-événements par les dirigeants militaires de l’AES.

Les discussions de ce premier sommet porteront sur des sujets stratégiques pour l’alliance, tels que la coopération 3D dans les domaines de la défense, de la diplomatie et du développement (3D), le renforcement des liens avec la Russie et d’autres États partenaires, l’acquisition de matériel militaire de pointe, et l’intégration des jeunes et des femmes dans l’espace sahélien. La création d’une nouvelle monnaie pour l’AES, l’opérationnalisation de la confédération du Liptako Gourma, la promotion d’initiatives pour la paix, et l’exploitation des ressources naturelles seront également à l’ordre du jour.

Ce sommet pourrait marquer un tournant décisif pour la coopération régionale et la lutte contre le terrorisme au Sahel. En se réunissant, les leaders militaires de l’AES cherchent à renforcer leur alliance et à élaborer des stratégies communes pour faire face aux défis sécuritaires. Cette réunion intervient peu avant le sommet de la CEDEAO à Abuja, où les décisions prises par l’AES seront examinées de près.

La rencontre de Niamey revêt une importance capitale pour l’avenir de l’Alliance des États du Sahel. Elle démontre la détermination des trois pays à construire une coopération renforcée et à prendre en main leur destinée sécuritaire et économique, tout en naviguant les dynamiques politiques complexes de la région. Les résultats de ce sommet seront déterminants pour la suite des relations entre les membres de l’AES et leurs partenaires internationaux.

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