Sénégal : Quand Bassirou Diomaye Faye expliquait comment sortir du Franc CFA

À quelques jours de son élection à la présidence du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a accordé un entretien exclusif au journal français Le Monde.

Dans cette interview, le futur président a exposé ses visions et ses projets concernant la sortie du franc CFA, les relations avec la CEDEAO, l’AES, ainsi que les alliances stratégiques avec la France et la Russie.

Au sujet de la sortie du franc CFA, une des propositions phares de son programme, le président élu a évoqué différentes voies pour y parvenir. « L’idéal serait de le faire dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avec l’éco », a-t-il affirmé.

Il a cependant exprimé son inquiétude face à la lenteur des avancées dans ce domaine. Si les négociations au sein de la Cedeao n’aboutissent pas et si l’Uemoa persiste dans sa tutelle monétaire, Faye a prévenu que le Sénégal envisagera sérieusement de prendre seul sa souveraineté monétaire, suivant l’exemple de la Mauritanie en 1973.

Sur la question de la nouvelle Alliance des États du Sahel, regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, trois pays dirigés par des putschistes, Diomaye Faye a regretté que l’alliance soit née dans des conditions de frustration liées à la gestion de la relation entre la France et ses anciennes colonies, tout en soulignant l’importance des relations sécuritaires avec ces pays.

En ce qui concerne les relations avec la France, le président élu a souligné la nécessité de construire des relations équilibrées, respectueuses et mutuellement bénéfiques. Il a insisté sur le fait que le Sénégal ne renoncera pas à ses aspirations au progrès et à la souveraineté. « Nous n’allons pas renoncer à nos aspirations au progrès, à la souveraineté, à des relations équilibrées, respectueuses et gagnant-gagnant », a-t-il affirmé.

Concernant la coopération sécuritaire, le président élu assure que le Sénégal coopère déjà avec plusieurs pays, notamment la France, l’Union européenne et les États-Unis, pour la formation de ses forces de défense et de sécurité.

Cependant, il n’exclut aucun État dans la coopération en général et reste ouvert à des partenariats avec des pays respectueux de la souveraineté sénégalaise et de ses aspirations.

 

 

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