Réduit au silence, on se demande que devient la Rupture promise par Diomaye Faye et Ousmane Sonko ? Ils sont peut-être rattrapés par la transition opposant à homme d’Etat. Le duo Diomaye-Sonko semble avoir encore le facteur « temps » en leur faveur.
Comme le disent les analystes, « le regard extérieur du pouvoir étant dans des opposants, et la réalité des faits une fois au pouvoir, demeure encore de grosse surprise aux dirigeants africains qui souvent parachute au trône avec des promesses très souvent difficile à atteindre ».
Comme souvent en politique, la réalité du pouvoir réserve bien des surprises aux nouveaux dirigeants. Diomaye Faye et Ousmane Sonko, aujourd’hui à la tête de l’État sénégalais, se trouvent confrontés à cette dure vérité. La rupture tant annoncée semble se diluer au fil des jours, tandis que la machine administrative et la gestion des affaires publiques prennent le dessus.
Les promesses de campagne, si séduisantes qu’elles étaient, se heurtent à la complexité de leur mise en œuvre. Des réformes inachevées ou contradictoires, des créations et suppressions d’institutions, des nominations en cascade, et des missions à l’étranger marquent encore le quotidien du pouvoir. Les Sénégalais assistent impuissants à un déploiement de luxe au sommet de l’État, bien loin des attentes de rupture avec le passé.
Faye et Sonko, qui étaient autrefois des opposants farouches, se familiarisent maintenant avec les rouages de l’État. La transition brutale de l’opposition à la magistrature suprême s’apparente à du bois humide qui peine à prendre feu. Le Sénégal, toujours perçu comme un modèle de stabilité politique et institutionnelle en Afrique de l’Ouest, ne peut se permettre de perdre cette posture. Rester au sein de la CEDEAO témoigne d’une volonté de renforcer l’assise du pays et de maintenir la confiance des autres États africains.
La diaspora sénégalaise, qui a joué un rôle crucial dans la victoire du PASTEF, attend avec impatience que les nouvelles autorités répondent à ses préoccupations. Forte de plusieurs millions de membres, elle reste un pilier de la stabilité du Sénégal, mais sa patience n’est pas infinie.
Les premières grognes : un test pour le nouveau pouvoir
Les défis ne manquent pas pour le duo Faye-Sonko. Les premières grognes se font déjà entendre, notamment au sein de la presse et des sphères ministérielles de Diamniadio. Les agents de l’administration dénoncent leurs conditions de travail déplorables : transport insuffisant, restauration défaillante, climatisation en panne et ruptures de médicaments dans les centres médico-sociaux.
Le site de Diamniadio, censé être un modèle d’efficacité administrative, se révèle être un calvaire pour les employés. Le coût élevé des transports, l’insuffisance des bus mis à disposition, et les ruptures fréquentes de services de restauration sont autant de problèmes qui impactent directement la qualité du travail.