Les difficultés rencontrées par les Maliens détenteurs de la carte d’identité nationale informatisée (NINA) pour franchir la frontière sénégalaise continuent de susciter la polémique. Face à l’ampleur de la situation, la police sénégalaise a réagi.
Il y a quelques jours, des voyageurs maliens se rendant au Sénégal ont affirmé avoir été refoulés aux frontières pour ne pas être munis d’un passeport ou de la carte d’identité biométrique CEDEAO. Ces témoignages, largement relayés par les médias, ont suscité une réaction officielle de la police sénégalaise.
Dans un communiqué publié par la division communication et relations publiques, la police sénégalaise a apporté des précisions. D’abord, elle fait savoir qu’il ne s’agit pas d’une mesure de fermeture de la frontière. « En effet, dans le cadre de l’exécution de ses missions de contrôle de l’immigration, la Police nationale veille à l’application rigoureuse des dispositions en la matière », a-t-elle indiqué.
La police sénégalaise rappelle que, « conformément au protocole de la CEDEAO et à son acte additionnel, la carte d’identité biométrique CEDEAO fait partie des documents requis dans le cadre de la mobilité au sein de l’espace communautaire ». Il est donc tout à fait normal qu’elle soit exigée aux frontières.
Mais dans cette application de la mesure de la CEDEAO, le Sénégal trouve le moyen d’être flexible. « Toutefois, soucieux de l’atteinte de l’objectif d’intégration régionale et fidèle à ses traditions d’hospitalité, le Sénégal continue de faire valoir la flexibilité en termes de conditions et de modalités d’entrée sur son territoire des ressortissants des États de la sous-région en général et des pays limitrophes en particulier », lit-on dans le communiqué de la police.
La carte NINA désormais acceptée ?
Selon le chargé des affaires sociales et des questions migratoires au secrétariat exécutif du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, Mamadou Lamine Bane, la situation est en cours de régularisation. Dans un entretien accordé à Dakaractu, il a affirmé que les « gens passent normalement avec la carte NINA, la carte biométrique et leurs passeports ».
Selon ses dires, la mesure aurait déjà été suspendue. « Je pense qu’une négociation entre les deux gouvernements a pu avoir lieu. En tout cas, je crois que l’accélération de la suspension peut être comprise comme des pourparlers en haut lieu entre les plus hautes autorités des deux pays », a déclaré Mamadou Lamine Bane.
Mamadou Lamine Bane a confirmé que la carte NINA avait été bel et bien rejetée. « Il s’agit de plusieurs convois de passagers qui étaient dans les transports en commun entre Bamako et Dakar arrivés à la frontière, ces véhicules de transport, lors du contrôle des passagers, plusieurs passagers sont confrontés au refus de la carte nationale d’identité classique malienne (NINA). Les policiers à la frontière sénégalaise à Kidira n’acceptaient que la nouvelle carte biométrique ou les passeports », a-t-il confié.