Sale temps pour Adama Bictogo : les autorités diligentent des enquêtes dans ses entreprises

Le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, traverse une période particulièrement difficile. Plusieurs de ses entreprises sont soumises à des contrôles fiscaux rigoureux, tandis que des marchés lucratifs ont été retirés à son groupe, Snedai.

Les entreprises fondées par Adama Bictogo sont actuellement au cœur de l’attention des services fiscaux ivoiriens. Selon Africa Intelligence, ces enquêtes, initiées par les autorités, visent à examiner de près les impôts payés par ses sociétés ces dernières années.

Ancien secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le parti au pouvoir, Adama Bictogo, 61 ans, affiche une loyauté indéfectible envers Alassane Ouattara depuis plus de vingt-cinq ans.

Bien qu’il soit un pilier de la formation présidentielle, sa position éminente n’a pas suffi à le mettre à l’abri de ces vérifications fiscales. Et selon un proche joint par Linfodrome, ces contrôles seraient d’une ampleur inédite.

Parallèlement à ces contrôles, le groupe Snedai, propriété de Bictogo, a perdu le marché de la confection des cartes de la couverture maladie universelle (CMU).

De plus, Snedai, qui détenait également le marché de la fabrication des passeports et de la délivrance des visas, a vu ce contrat arriver à son terme sans qu’aucune prorogation ne soit envisagée.

Ces revers économiques et fiscaux interviennent dans un climat politique tendu. Dans les cercles du pouvoir, la proximité du président de l’Assemblée nationale avec plusieurs dirigeants de partis d’opposition suscite des tensions.

Ses ambitions présidentielles en font aussi une figure potentiellement menaçante pour certains membres du parti au pouvoir. Parmi ceux-ci : Ibrahim Cissé Bacongo, Fidèle Sarassoro, Kandia Camara ou encore Téné Birahima Ouattara, selon Africa Intelligence.

« Ces enquêtes fiscales et le retrait des marchés stratégiques peuvent être interprétés comme des manœuvres politiques visant à affaiblir Bictogo. En privant son groupe de contrats lucratifs et en scrutant ses finances, les autorités pourraient chercher à limiter son influence et à le dissuader de toute velléité politique future », analyse sous le couvert de l’anonymat un proche du député d’Agboville, joint par Linfodrome.

 

Quitter la version mobile