Le Kremlin a annoncé le mardi 14 mai 2024, que l’ex-puissant secrétaire du Conseil de Sécurité russe et ancien patron des services spéciaux (FSB), Nikolaï Patrouchev, a été nommé conseiller de Vladimir Poutine, des fonctions plus en retrait.
Dans la foulée de son investiture à un cinquième mandat, le président russe a opéré dimanche soir un remaniement surprise dans le domaine de la défense, après plus de deux ans de conflit en Ukraine.
Ainsi, il a démis son fidèle ministre de la Défense en place depuis 2012, Sergueï Choïgou, pour le nommer secrétaire du Conseil de sécurité, organe réunissant les plus hauts responsables russes, mais sans réelles prérogatives propres.
Le tenant du poste, M. Patrouchev, proche de M. Poutine depuis des décennies, a lui été nommé mardi conseiller au Kremlin en charge de la construction navale, des fonctions bien moins en vue.
Le président russe a nommé un économiste sans expérience militaire, Andreï Belooussov, ministre de la Défense. En parallèle, une purge a été lancée dans ce ministère sur fond d’accusations de corruption, avec l’arrestation d’un vice-ministre en avril et celle annoncée mardi du général Iouri Kouznetsov, responsable des ressources humaines.
La nomination de M. Belooussov intervient en outre alors que l’industrie militaire est devenue, avec l’assaut contre l’Ukraine et du fait des sanctions occidentales, le moteur de l’économie russe. Et la présidence russe a indiqué que la mission du ministre sera d’intégrer le secteur de la défense dans l’économie et d’y favoriser l’innovation.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov n’a pas détaillé les raisons de la mise en retrait de M. Patrouchev, assurant que son « énorme expérience » allait jouer « un grand rôle »s’agissant du dossier des chantiers navals.
Quant à M. Choïgou, il a jugé que parler d’une rétrogradation n’était « pas approprié » car le secrétaire du conseil de sécurité « est en contact direct avec le chef de l’Etat et a une grande responsabilité ».
Le nouveau ministre de la Défense doit lui être confirmé dans ses fonctions ce mardi par les parlementaires russes.
M. Choïgou avait été critiqué ces deux dernières années, d’abord du fait de l’échec de l’offensive éclair contre l’Ukraine, puis des problèmes d’approvisionnements des troupes russes et enfin il y a près d’un an à cause de la révolte du patron du groupe paramilitaire Wagner, qui avait notamment occupé le QG de l’armée de Rostov (sud) et marché avec ses hommes sur Moscou, avant de se raviser.