Gilbert Koné Kafana, président du directoire du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), et Haut représentant du président Alassane Ouattara a réagi à la décision du Front Populaire Ivoirien (FPI) de rompre leur partenariat.
« Je suis surpris, évidemment », a confié le N°2 du parti du président Alassane Ouattara à Jeune Afrique, jugeant « regrettable », cette décision qu’il indique avoir appris, comme beaucoup, par voie de presse.
Le 7 septembre 2024, le comité central du FPI, réuni dans le cadre de sa troisième session ordinaire, sur convocation du président du parti, Pascal Affi N’guessan, a officialisé la rupture de cet accord, signé en mai 2023 avec le RHDP. Ce partenariat, qui avait pour objectif de promouvoir la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la démocratie, est jugé par le FPI comme étant « caduc » et « sans objet ».
Comme justificatif de cette décision, Pascal Affi N’Guessan et le Comité central du FPI évoquent leur mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme un manque de coopération du RHDP sur des questions clés. Le parti déplore par exemple le fait que le RHDP ait exploité à son avantage les élections locales, entraînant la perte de deux mairies importantes, Bongouanou et Agou, ainsi qu’un poste de président de région, initialement en faveur du FPI.
De plus, le parti critique le RHDP pour avoir organisé des campagnes de débauchage de ses militants, notamment dans la région du Guémon, ce qui a contribué à l’érosion de la base du parti. Le Front populaire ivoirien s’indigne aussi du fait qu’aucune action commune n’a été entreprise depuis la signature de cet accord.
Le parti que dirige Pascal Affi N’guessan souligne également l’inaction du parti présidentiel concernant un projet de séminaire national sur la réconciliation nationale, une initiative proposée par le FPI. Au sujet du projet de séminaire, Gilbert Koné Kafana indique qu’une proposition a été faite au FPI d’établir en amont un bilan du partenariat, proposition restée selon lui lettre morte. « C’est eux qui ont demandé le partenariat. Au bout d’un an, la logique est d’en tirer un bilan », estime le haut représentant du chef de l’État Alassane Ouattara.
À la question de savoir si cette rupture pourrait avoir des conséquences sur le RHDP lors de la prochaine élection présidentielle d’octobre 2025, M. Kafana s’est voulu clair : « Je ne vois pas le rapport. Les deux partis sont des partis autonomes. Nous ne nous appuyons pas sur le FPI pour avancer. »
Le RHDP, faut-il le souligner a désigné le président Alassane Ouattara comme son « candidat naturel » à la prochaine élection présidentiel. À 13 mois de cette échéance cruciale, le concerné continue d’entretenir le suspense sur sa décision de répondre favorablement ou non à cet appel.