Contrairement à la rumeur répandue, le Président Laurent Gbagbo ne rentrera pas en Côte d’Ivoire par des voies détournées. Il ne foulera pas non plus incognito, le sol ivoirien, la terre de ses ancêtres qu’il n’aurait jamais dû quitter sur la pointe des pieds, fusil à la tempe, comme un personnage répugnant, regagnant toute honte bue, les fers de la prison.
Car, en novembre 2011, au moment où Laurent Gbagbo embarquait à destination des Pays-Bas, précisément à la prison de La Haye avec une chemise et un pantalon, après avoir passé huit mois de réclusion à Korhogo, sur la terre du patriarche Peleforo Gon Coulibaly, c’était à bord du Fokker 100, un avion de l’Etat de Côte d’Ivoire qu’il avait pris place, au milieu de deux agents de la police néerlandaise.
Accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et bien d’autres charges dont on le soupçonnait, le candidat de la majorité présidentielle ( Lmp) d’octobre 2010 devait affronter tout seul, les chemins tortueux et insondables de la justice internationale. Après huit ans de procès à rebondissements, souvent avec des décisions dénuées de tout bon sens, Laurent Gbagbo est sorti victorieux.
Il a triomphé des 82 meilleurs témoins à charges choisis par le gouvernement ivoirien pour porter l’estocade au fils de Koudou Paul des villages de Mama et Gado Marguerite de Blouzon. Aujourd’hui, c’est en homme libre, lavé de toutes souillures et libéré des fers de la prison de La Haye que Laurent Gbagbo s’apprête à regagner la Côte d’Ivoire.
Quoi de plus normal que l’Etat ivoirien redéploie le même dispositif qu’il avait mis en place lors de son transfèrement à La Haye en novembre 2011 pour que l’ancien député de la commune de Ouragahio dans les années 90 puisse regagner sa terre natale. Laurent Gbagbo ne quittera donc pas la Belgique à bord d’un avion de la compagnie Bruxels Airlines ni en France par le vol commercial de Air France en direction d’Abidjan.
En sa qualité d’ancien chef d’État, Laurent Gbagbo mérite que le président Alassane Ouattara déroule à ses pieds le tapis rouge des grands jours. C’est une exigence de la constitution ivoirienne, loi fondamentale de notre pays. Pourquoi l’Etat de Côte d’Ivoire affréterait-il des avions pour aller chercher ses ressortissants bloqués au Qatar, aux États-Unis, en Libye et tout récemment au Sénégal, Mali etc, pour une raison ou une autre, et ne pas le faire pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goude, ses ressortissants les plus illustres ?
En un mot comme en mille, la fête au président Laurent Gbagbo et au ministre Charles Blé Goude aura bel et bien lieu à Abidjan et au grand jour. Ce serait à l’honneur d’Alassane Ouattara de rendre ainsi à Laurent Gbagbo la pièce de sa monnaie.
SOURCE: lavraieinfo