Treize ans après la crise postélectorale qui a secoué la Côte d’Ivoire entre 2010 et 2011, causant plus de 3 000 morts selon les estimations des Nations Unies, Robert Bourgi, avocat franco-libanais et pilier de la « Françafrique », a fait de nouvelles révélations fracassantes sur les relations tumultueuses entre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et l’ex-président français Jacques Chirac. Ces révélations, faites lors de son passage sur les plateaux de France 24 et TV5, viennent étoffer les détails déjà connus sur les coulisses des relations franco-ivoiriennes.
Dans son ouvrage intitulé « Ils savent que je sais tout », Robert Bourgi revient notamment sur la période de 2002, avant le déclenchement de la rébellion en Côte d’Ivoire menée par Guillaume Soro. L’avocat raconte un épisode crucial qui révèle comment Laurent Gbagbo aurait déboursé une importante somme d’argent pour financer la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 2002. Selon Bourgi, ce geste avait pour objectif d’obtenir le soutien de la France alors que les relations entre les deux pays étaient déjà marquées par des tensions, exacerbées par la cohabitation entre Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin.
Dans son récit, Bourgi explique qu’il a servi de médiateur entre Gbagbo et Chirac. << M. Chirac m’avait fait comprendre qu’il serait bon que, pour acheter le soutien de la France, Laurent Gbagbo contribue financièrement à la campagne présidentielle de 2002 », révèle-t-il. Laurent Gbagbo, qui se présentait alors comme un membre de la famille socialiste et un ami de Lionel Jospin, aurait malgré tout accepté de soutenir Jacques Chirac à hauteur de trois millions de dollars, soit plus de 1,5 milliard de FCFA. Cette somme aurait été versée dans l’espoir de s’attirer les bonnes grâces de l’Élysée, à une époque où Gbagbo cherchait désespérément à consolider ses relations avec la France face aux pressions internes et externes.
“M. Chirac m’avait fait comprendre qu’il serait bon que pour acheter le soutien de la France. que Laurent Gbagbo qu’il avait eu du mal a le reconnaitre a cause de la cohabitation avec Jospin paye le prix. Laurent Gbagbo voulait s’attirer les bonnes graces de la France. Je lui ai dit. je vais etre franc avec toi. Il va falloir que tu puisses contribuer. faire un geste pour M. Chirac. J’ai organise un dejeuner a Paris. Nous etions trois (03) Gbagbo. Villepin et moi. J’ai dit a M. De Villepin comme vous me l’avez demand, je demands a Laurent Gbagbo d’aider Chirac a l’election presidentielle de 2002. Et Laurent de dire. je suis de la famille socialiste. je suis un ami de Jospin. mais Dominique. j’aiderai 2 hauteur de trois (03) millions de dollars. soft plus d’1.5 milliards de FCFA ce jour).
Ce qu’il a fait (…) ” Bourgi affirme avoir organisé un déjeuner à Paris en présence de Laurent Gbagbo et Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères français, où cette transaction financière a été discutée et actée.
