Au lendemain de l’intervention de la cheffe de cabinet du président Laurent Gbagbo sur Life TV, Edith Brou, a indiqué sur Twitter avoir été trompée par l’invitée.
Dans une lettre adressée ce mercredi 24 mai 2023, à la chroniqueuse de la chaîne de télévision, Me Maître Habiba Touré réagit aux accusations.
« Mais en fait, elle nous a bien marmaillés (arnaqués) en faisant du sophisme sur le plateau. Parce qu’après avoir échangé avec un juriste expert du code électoral, il m’a dit ceci : « on ne peut s’inscrire qu’une seule fois sur la liste électorale. En cas de radiation et si on jouit de nouveau de nos droits, on peut demander par courrier une réhabilitation à la CEI », a twitté Édith Brou le mardi 23 mai 2023, faisant allusion à l’intervention de la porte-parole adjointe du PPA-CI portant sur l’exclusion du président Gbagbo de la liste électorale provisoire.
« Effectivement, quelqu’un vous a bien « marmaillé ». Mais ce n’est pas moi ! », a répondu l’avocate ce mardi. Dans sa lettre adressée à Édith Brou, Habiba Touré invite la chroniqueuse à demander à son « juriste expert du Code électoral » où est-il précisé dans le Code électoral qu’une personne ne peut s’inscrire qu’une seule fois dans sa vie ?
Elle souligne également l’absence de disposition du Code électoral concernant la prétendue requête en « réhabilitation » à adresser par courrier à la Commission Électorale Indépendante (CEI) tout en assurant que les inventions du soi-disant expert seront systématiquement contredites. « Il faut lui dire, à votre Expert, que mille fois, il inventera des dispositions du Code Électoral, et mille fois, il sera contredit ! », prévient la juriste.
La cheffe de cabinet de Laurent Gbagbo souligne par ailleurs qu’il est impossible d’utiliser la liste des déchus de 2020 pour justifier un refus d’inscription en 2022. Elle demande à Édith Brou de lui fournir une disposition du Code électoral permettant à la CEI de rejeter une inscription.
Dans sa lettre, Habiba Touré rappelle que, lors du contentieux, pour pouvoir radier un citoyen, il est nécessaire de respecter les règles et d’inscrire le citoyen qui en a fait la demande. Elle souligne qu’il serait étrange de radier quelqu’un qui n’est pas inscrit.
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« La mise à jour de la liste électorale tient compte des nouveaux événements et non pas des anciens qui ont déjà été traités. Sinon, la Cour Africaine des Droits de l’Homme n’aurait pas ordonné à l’État de Côte d’Ivoire de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre la réintégration du nom du Président Gbagbo sur la liste électorale », fait-elle savoir.
Non sans rappeler au « juriste expert du Code électoral » d’Édith Brou que les Commissaires électoraux prêtent serment et s’engagent à remplir leur fonction en toute indépendance et impartialité, dans le respect de la Constitution et du Code électoral, tout en gardant le secret des délibérations et des votes, même après la cessation de leurs fonctions.
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Elle souligne également que, selon l’article 87 de la Constitution ivoirienne, les Traités ou Accords ont une autorité supérieure à celle des lois. De plus, elle rappelle l’article 30 du Protocole portant Statut de la Cour Africaine de Justice et des Droits de l’Homme qui stipule que les États parties doivent se conformer aux décisions rendues par la Cour et en assurer l’exécution.