Trente-sept prévenus, dont trois Américains, ont été condamnés ce vendredi 13 septembre 2024 à la peine de mort par un tribunal militaire de Kinshasa au procès de la « tentative de coup d’Etat » que l’armée de la République démocratique du Congo a dit avoir déjouée en mai.
« Le tribunal prononce la peine la plus forte: la peine de mort », a répété à la lecture du verdict pour chacun des condamnés le major Freddy Ehume, président du tribunal siégeant dans la prison militaire de Ndolo. Le procès s’est tenu depuis début juin dans l’enceinte de l’établissement où les accusés sont incarcérés.
Les condamnés à la peine capitale ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs et d’attentat mais aussi de terrorisme sauf pour l’un d’entre eux.
Six sont de nationalités étrangères : trois Américains nés aux Etats-Unis, ainsi qu’un Belge, un Britannique et un Canadien, tous les trois des Congolais naturalisés.
La salle, debout, est restée prostrée dans le silence à l’annonce successive des peines capitales.
Les prévenus, en tenue bleue et jaune, assis depuis des heures sur des chaises en plastique et parqués derrière des barricades, ont gardé un visage grave.
Le porte-parole du département d’Etat américain Matthew Miller a déclaré vendredi lors d’un briefing que l’ambassade des Etats-Unis en RDC, qui a assisté au procès, « continuera à suivre la situation » et un éventuel appel.
Des avocats de la défense ont indiqué à l’AFP leur intention de déposer un recours dans le délai légal de cinq jours, dénonçant « une décision honteuse teintée de mauvaise foi ». Certains défenseurs des droits avaient souligné « l’opacité » autour des interrogatoires menés pendant l’enquête.
Sur 51 prévenus au total, 14 ont été acquittés: l’instruction a démontré qu’ils n’avaient « aucun lien » avec l’affaire, a déclaré le tribunal.
Cette annonce a été suivie d’une clameur dans l’assistance composée notamment de proches qui ont écouté, sous la grande tente placée dans une des cours de la prison faisant office de tribunal, la lecture de la décision qui a duré plus de quatre heures.
Le ministère public avait requis la peine de mort pour 50 prévenus, le dernier ayant été déclaré atteint de « troubles psychologiques ».