Laurent Gbagbo, ancien président de la République de Côte d’Ivoire, est candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2025, malgré sa condamnation par la justice ivoirienne qui le rend inéligible.
Cette décision de Gbagbo suscite des réactions, en plus d’être perçue comme une provocation et un obstacle pour de nombreux jeunes cadres de son parti, mais par-dessus tout comme un coup tordu à l’opposition ivoirienne… Mais en politique, il faut parfois se méfier des évidences. Gbagbo pourrait tout aussi pousser un pion invisible… Analyse..
En effet, en se portant candidat, Laurent Gbagbo fait obstruction aux aspirations légitimes de jeunes leaders politiques au sein du PPA-CI, notamment Ahoua Don Mello, qui était considéré par beaucoup comme un potentiel candidat prometteur. Cette candidature de Gbagbo montre son refus de soutenir l’émergence de nouvelles figures politiques et compromet les efforts de l’opposition pour rassembler les différents partis derrière une candidature unique en vue de défier efficacement le RHDP du président Alassane Ouattara.
Par ailleurs, la décision de Gbagbo de se présenter à l’élection présidentielle favoriserait indirectement le camp du RHDP, qui a récemment lancé une pétition en faveur d’une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara en 2025.
Cette situation met en lumière les vilaines habitudes persistantes de la politique ivoirienne, où les anciens leaders politiques comme Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et feu Henri Konan Bédié (dont le cas a été réglé par la nature) de dominer le paysage politique sans laisser de place à une nouvelle génération de dirigeants.
Cette tendance empêche l’émergence de nouvelles idées et perspectives pour le développement de la Côte d’Ivoire, puisque ces derniers maintiennent le pays dans un cycle politico-électoral marqué par les rivalités personnelles plutôt que par des débats basés sur des projets concrets.
