En Côte d’Ivoire, la question d’une éventuelle candidature d’Alassane Ouattara, président sortant, à la présidentielle de 2025, est au cœur des débats. À un peu plus d’un an de la prochaine élection présidentielle, Alassane Ouattara réélu en 2020 pour un troisième mandat controversé continue de maintenir le flou sur ses intentions.
A quelque 13 mois du scrutin présidentiel, la question d’une candidature du président d’Alassane Ouattara, à un quatrième mandat présidentiel est sur toutes les lèvres.
Pendant que les manifestations de soutien à une prochaine candidature se multiplient sur l’ensemble du pays, le concerné lui-même continue d’entretenir le suspense. Les observateurs avérés de la vie politique ivoirienne et même ses proches restent convaincus que tout semble se profiler vers une candidature de celui-ci en 2025.
Selon leurs observations, tout commence le 27 mai 2024 avec la désignation, du président Ouattara comme « le candidat naturel » du RHDP, à l’issue d’un conclave qui a réuni tous les hauts dignitaires du parti au pouvoir. Ensuite, les innombrables meeting de soutien organisé à travers le pays pour obtenir cette candidature viennent en confirmation.
“Vu les moyens considérables mobilisés chaque semaine pour solliciter sa candidature, il serait illogique qu’il ne le soit pas”, analyse Anaky Kobenan, ancien allié de Ouattara et grande figure de l’opposition ivoirienne. Cette stratégie rappelle typiquement celle de 2020, où des campagnes de soutien similaires avaient précédé la candidature du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat, malgré les contestations de l’opposition qui dénonçait une candidature « anticonstitutionnelle ».
Pour justifier ce qu’il avait lui-même d’ailleurs qualifié de « sacrifice » pour la Côte d’Ivoire, l’actuel chef de l’exécutif ivoirien avait évoqué le décès brutal d’Amadou Gon Coulibaly, son dauphin initialement désigné pour porter le flambeau du parti au pouvoir à la présidentielle de 2020.
Depuis cette disparition inattendue qui a été suivie du décès d’Ahmed Bakayoko, un autre successeur de taille, en 2021, le parti peine à trouver un successeur de poids. Patrick Achi, ancien Premier ministre et transfuge du PDCI-RDA, qui gagnait en envergure au niveau national, a vite été court-circuité par Alassane Ouattara, dans le cadre d’un remaniement surprenant intervenu en octobre 2023, soit deux ans avant la présidentielle.
Alors bien que des figures potentielles existent au sein du RHDP, pour prétendre succéder au président Alassane Ouattara, l’aura de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) continue de leur faire ombrage. Certainement que lancer un un candidat, autre que le président Ouattara contre un adversaire coriace tels que Tidjane Thiam du PDCI-RDA ou encore Laurent Gbagbo en cas de régularisation de sa situation judiciaire pourrait s’avérer risqué, pour le parti au pouvoir révèle un cacique du régime joint par Linfodrome
” Le récent cas au Sénégal avec le président Macky Sall nous interpelle”, ironise-t-il amicalement, soulignant que maintenir le président Ouattara comme candidat serait la seule alternative pouvant garantir au RHDP, la victoire au soir de la présidentielle de 2025.
Une posture qui semble s’aligner avec celle du président sortant ivoirien qui continue d’entretenir le suspense sur sa décision. Face aux parlementaires ivoiriens réunis en Congrès le 18 juin dernier, il avait fait le choix de défendre son bilan, alors que presque tous l’attendaient sur sa décision au sujet de la prochaine présidentielle.
De quoi laisser croire que le président Alassane Ouattara sait ce qu’il fait et son parti ne fait qu’exécuter un plan dicté par lui-même. Et le prochain scénario serait qu’il accepte la décision de son parti de le reconduire comme candidat pour 2025. Une perspective qui suscite néanmoins des inquiétudes dans une sous-région où les “pouvoirs prolongés” ou “pouvoir à vie” irritent de plus en plus la jeunesse.