Après s’être éloigné du président Alassane Ouattara et du RHDP, Pascal Affi N’Guessan, chef du Front populaire ivoirien (FPI), n’exclut pas la pacification de ses relations avec Laurent Gbagbo et pourquoi pas “gagner ensemble” la présidentielle de 2025.
L’ancien Premier ministre ivoirien et leader du FPI n’est pas un homme rancunier. Trois ans après la rupture de ses relations avec Laurent Gbagbo, conséquence de la lutte pour le contrôle du FPI avec ses anciens compagnons de lutte, le natif de Bongouanou se dit prêt à passer l’éponge.
Dans la perspective de la présidentielle de 2025, et pour l’alternance démocratique, l’opposant qui s’est confié à Jeune Afrique, n’exclut pas de travailler à la pacification de ses relations avec Laurent Gbagbo et le PPA-CI. Ce, dans le cadre du projet d’union de l’opposition ivoirienne en vue de “gagner ensemble” l’élection.
« Nous devons travailler dès maintenant à pacifier nos relations avec les militants et les cadres du PPA-CI, pour que nous puissions gagner ensemble si le parti de Gbagbo n’était pas qualifié », a-t-il indiqué, soulignant que la cartographie électorale en Côte d’Ivoire est telle qu’aucun parti politique ne peut remporter la victoire seule.
« Chaque parti doit garder à l’esprit qu’il devra conclure un accord à un moment donné, au minimum après le premier tour. C’est sur cette base que les stratégies doivent converger : comment créer les conditions pour, qu’au second tour, je sois en mesure de conclure des accords avec tel ou tel parti éliminé ? », a-t-il expliqué.
Dès son retour au pays après son périples à la Cour pénale internationale (CPI), l’ancien chef de l’Etat ivoirien avait plutôt préféré rompre ses relations avec Affi N’guessan et opté pour la création d’un nouveau parti politique plutôt que de s’engager dans un bras de fer judiciaire pour le contrôle du FPI.
Trois ans plus, tard, beaucoup d’eau a coulé sur le pont. Les relations entre le Front populaire ivoirien et le PPA-CI de Laurent Gbagbo se sont nettement améliorées depuis l’appel de Bonoua, lancé par l’ancien président le 14 juillet dernier.
Dès le lendemain de cet appel, les délégations envoyées aux partis de l’opposition, dans le cadre des missions de consultations ont conduit le président exécutif du PPA-CI, chez le Front populaire ivoirien. Pour Pascal Affi N’Guessan, cela montre que le PPA-CI et son président ne sont plus dans une “logique d’hostilité” envers son parti.
« Ce qui est important pour nous, ce n’est pas tant de se regrouper dans une coalition, mais plutôt la décrispation de nos relations, le fait que nous ne nous fassions plus la guerre, et que nous nous considérions comme des partis membres de la grande opposition, ayant pour adversaire commun le parti au pouvoir », s’est-il réjoui.