Près de 25 jours après sa libération, le Général Dogbo Blé choque avec ses révélations sur Philippe Mangou

Le général Bruno Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine sous le régime de Laurent Gbagbo, a récemment choqué l’opinion publique en livrant des révélations surprenantes concernant l’ancien chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Philippe Mangou.

Ces révélations ont été faites lors d’une cérémonie de purification en son honneur, organisée par ses parents le samedi 16 mars 2024, dans une ville de la sous-région.

Le général Mangou, aujourd’hui ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Allemagne, avait joué un rôle crucial en tant que témoin à charge contre Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI), lors du procès concernant les violences survenues pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Dans ses déclarations, il avait notamment accusé Dogbo Blé de s’être comporté de manière abusive en fréquentant le président Gbagbo et les ministres.

Face à ces accusations, Dogbo Blé a répliqué avec véhémence lors de la cérémonie. Il a qualifié Mangou de personne dépourvue de honte et de conviction, remettant en question la crédibilité de ses déclarations à la CPI. Pour étayer ses propos, il a raconté un épisode marquant de la crise, révélant que Mangou avait fui ses responsabilités pendant la guerre.

<< Mangou, c’est quelqu’un qui n’a pas de honte et de conviction », a asséné l’ex-patron de la Garde républicaine.

Mangou a fui durant la guerre et je vais vous dire pourquoi il a fui. Je parlais avec Mangou au téléphone de tactique et puis on s’est quitté. 30 à 40 minutes après, je l’ai rappelé, son aide de camp m’a dit qu’il était indisponible, ça m’a paru bizarre.

J’attends plus de 30 minutes et je le rappelle, et son téléphone est fermé. J’ai appelé les autres chefs militaires, ils m’ont dit qu’ils n’ont pas les nouvelles de Mangou. J’ai pensé que les rebelles l’avaient tué ou qu’il était tombé dans une embuscade. Je sors de mon bureau et je vois trois officiers de la garde républicaine qui me disent que Mangou a fui.

Dogbo Blé a raconté être “allé chercher Mangou où il s’est caché pour l’envoyer chez le président GBAGBO”. J’étais avec Konan Boniface et quand nous l’avons rencontré, il avait sa garde, mais il a voulu monter avec moi tellement il avait peur.

Mangou est monté dans ma voiture, mais je vous assure, c’étaient les moments les plus durs de ma carrière. Voir votre grand chef, (…), assis à ma gauche comme un …, c’est difficile à supporter. Chemin faisant, c’est à ce moment qu’il me révèle qu’il est allé à l’ambassade de l’Afrique du Sud à cause de Julienne, son épouse, qui aurait trop souffert pendant la transition militaire ».

En effet, le 31 mars 2011, au plus fort de la crise politique, Philippe Mangou s’était en effet réfugié durant quelques jours à l’ambassade d’Afrique du Sud. « Quand j’ai entendu cela, j’étais écrasé de honte. Un chef d’état-major général 4 étoiles en pleine guerre, il abandonne ses hommes sur le terrain et il va se cacher pour protéger sa femme »,

Dogbo Blé a expliqué qu’il avait eu une conversation téléphonique avec Mangou au sujet de tactiques militaires, mais que ce dernier avait subitement cessé de répondre à ses appels. Craignant pour sa sécurité, Dogbo Blé avait contacté d’autres chefs militaires qui lui avaient indiqué ne pas avoir de nouvelles de Mangou. C’est alors qu’il avait découvert que Mangou avait fui, ce qui l’avait conduit à le retrouver et à l’escorter chez le président Gbagbo.

Il a décrit avec amertume les moments difficiles qu’il avait vécus en compagnie de Mangou, soulignant le contraste entre sa position de commandant et la peur manifeste de Mangou. Il a également rapporté que Mangou lui avait expliqué qu’il s’était réfugié à l’ambassade d’Afrique du Sud pour protéger sa femme, Julienne, qui aurait souffert pendant la transition militaire.

Cette révélation a profondément choqué Dogbo Blé, qui a exprimé son indignation face à l’attitude de Mangou. Il a critiqué le fait qu’un chef militaire de haut rang ait abandonné ses hommes sur le terrain pour se cacher et protéger sa famille, alors que d’autres soldats continuaient à se battre pour la république. Il a également souligné l’ironie de la situation, puisque Mangou était ensuite allé témoigner à la CPI sur les événements de la crise.

En fin de compte, les révélations de Dogbo Blé mettent en lumière les tensions et les rivalités au sein de l’armée ivoirienne pendant la crise post-électorale, ainsi que les différentes stratégies adoptées par les acteurs clés pour protéger leurs intérêts personnels. Cette histoire souligne également les défis auxquels sont confrontés les leaders militaires dans des situations de conflit, où des décisions difficiles doivent être prises pour assurer la sécurité de leurs troupes et de leurs proches.

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