Pénurie d’électricité en Guinée Conakry : le Président Mamadi Doumbouya aurait trouvé la solution

Plongée dans le noir depuis l’explosion de son principal dépôt de carburant en décembre 2023, la Guinée tente de trouver une solution à la pénurie d’électricité qui paralyse le pays. Le président Mamadi Doumbouya s’est saisi personnellement du dossier, en tentant de renouer le dialogue avec la société turque Karpowership.

Ces centrales électriques flottantes avaient été introduites en Guinée en 2019 sous la présidence d’Alpha Condé, grâce aux liens étroits tissés avec la Turquie.

Stationné au large du port de Conakry, le navire turc avait une capacité de production de 105 MW, soit 10 % de l’électricité du pays.

Mais après son coup d’Etat en 2021, Mamadi Doumbouya avait décidé de se passer de Karpowership, dont le contrat était arrivé à échéance début 2023.

Le nouvel homme fort de Conakry reprochait notamment les avantages fiscaux dont bénéficiait la société turque.

La pénurie d’électricité, une priorité pour Mamadi Doumbouya

Aujourd’hui, face à la grogne populaire provoquée par les délestages à répétition, l’ancien patron des forces spéciales tente de renouer le dialogue.

Selon les informations de nos confrères de Jeune Afrique, il pilote personnellement les négociations depuis le palais présidentiel, en écartant le directeur d’Électricité de Guinée des discussions.

Mamadi Doumbouya s’appuie sur deux intermédiaires clés : son conseiller spécialiste de l’énergie, Sékou Sanfina Diakité, et l’homme d’affaires guinéen Ibrahima Kassus Dioubaté.

Ce dernier, via sa société K-Energy, serait chargé de louer la centrale flottante de Karpowership avant de revendre l’électricité produite à la Guinée.

Un contrat qui permettrait à Dioubaté de revenir en force sur le marché énergétique guinéen, après avoir été écarté ces dernières années à cause d’un contentieux avec des proches de l’ancien président Alpha Condé.

L’urgence pour Mamadi Doumbouya est avant tout sociale : les délestages à répétition provoquent la colère des Guinéens, sur fond de pénurie de carburants.

L’électricité est un enjeu stratégique pour apaiser les tensions.

Mais ce rapprochement avec Karpowership interroge, alors que le nouveau pouvoir avait justement cherché à prendre ses distances avec les réseaux d’affaires turcs tissés sous Alpha Condé.

Signe que la situation énergétique du pays force au pragmatisme.

Quoi qu’il en soit, ce dossier sensible est piloté directement par le président guinéen, bien décidé à redonner de la lumière à un pays plongé dans l’obscurité et la crise.

L’avenir dira si ce pari risqué va payer, et éclaircir la situation politique incertaine de la Guinée.

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