ans la nuit du 25 mars, le paysage politique togolais a subi un changement sismique. L’Assemblée nationale, bien que son mandat ait officiellement pris fin en décembre de l’année précédente, a adopté une nouvelle constitution. Le président de la République est désormais élu par le Parlement pour un mandat unique de six ans, sans débat.
La nouvelle constitution est une proposition des députés de l’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir.
Elle a été adoptée à la quasi-unanimité, avec 89 voix pour, une voix contre et une abstention.
L’opposition, qui avait boycotté les dernières élections législatives en 2018 en invoquant des “irrégularités” dans le recensement électoral, est peu représentée à l’Assemblée nationale.
La nouvelle constitution introduit le rôle du “président du Conseil des ministres”. Il aura “pleine autorité et pouvoir de gérer les affaires du gouvernement et d’en être tenu responsable.”
Cette personne sera le chef du parti ou de la coalition ayant obtenu la majorité à l’issue des élections législatives et son mandat sera de six ans.
Tchitchao Tchalim, président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de l’Assemblée nationale, a expliqué que le chef de l’État est essentiellement dépouillé de ses pouvoirs au profit du président du Conseil des ministres, qui représentera le Togo à l’étranger et gérera les affaires courantes du pays.
Ce changement marque ainsi la transition du Togo vers sa cinquième République. La dernière modification constitutionnelle importante remonte à 1992.
En effet, il intervient à quelques semaines des prochaines élections législatives et régionales prévues le 20 avril, auxquelles l’opposition a annoncé sa participation.