Niger : Voici comment les militaires au pouvoir se sont tiré une balle dans le pied

Il y a quelques jours de cela, l’état-major français des armées a annoncé que ses troupes déployées au Niger vont amorcer leur retrait du pays.

Dans la foulée, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie a confirmé cette annonce au détour d’un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

Dans ce contexte imminent du retrait militaire français au Niger se joue un jeu complexe de diplomatie, de logistique et de sécurité entre Paris et Niamey.

Pour les modalités de départ, beaucoup d’observateurs avancent l’idée selon laquelle les militaires qui ont pris le pouvoir à la suite du coup d’État se sont tiré une balle dans le pied.

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En effet, le Niger a récemment interdit tout survol de son territoire par des avions français, civils ou militaires, rendant un pont aérien impossible jusqu’à nouvel ordre de la junte nigérienne du CNSP.

Dans la même veine, l’obtention des autorisations nécessaires pour l’ouverture des frontières et le déploiement de convois terrestres est essentielle pour le transport des équipements lourds de l’armée française.

Une option apparente serait de sortir par le nord du Bénin, via l’axe Niamey-Gaya pour rejoindre le port de Cotonou.

Cependant, cette solution est actuellement rejetée par la junte, en raison des relations tendues entre le Bénin et le CNSP. Le territoire béninois avait également été identifié précédemment comme un site potentiel pour une intervention militaire de la Cédéao, ce qui complique encore davantage les négociations.

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Le passage par le Mali ou le Burkina Faso est également exclu en raison des rapports tendus entre ces pays et la France, ainsi que de la présence de groupes armés hostiles.

L’option du Tchad, où se trouve l’état-major des forces françaises, avant d’atteindre le port de Douala au Cameroun, est envisageable mais complexe. Les 1 700 km qui séparent Niamey de Ndjamena ajoutent un défi logistique majeur à cette proposition.

Cette situation rappelle les troubles survenus il y a deux ans lors du convoyage de la force Barkhane à travers le Burkina Faso et le Niger, où des manifestations hostiles avaient entraîné la mort de civils. Paris est catégorique sur un point : éviter tout scénario similaire cette fois-ci.

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