Mohamed Bazoum abandonné à son triste sort. La CEDEAO s’est finalement rendue à l’évidence que le coup d’État est consommé et qu’il n’y a plus un retour possible de Mohamed Bazoum au pouvoir.
Dans un communiqué publié ce jeudi 14 décembre 2023, la CEDEAO reconnaît officiellement le coup d’État du 30 juillet qui a consacré la destitution de Mohamed Bazoum. Comme Afrique-sur7 l’a indiqué dans un article précédent, la CEDEAO est redescendue sur terre pour faire face à la réalité.
« Le Sommet du 10 décembre a reconnu que le gouvernement de S.E.M. Mohamed Bazoum avait été effectivement renversé par un coup d’État militaire », lit-on dans le communiqué. Un aveu d’échec qui plonge Mohamed Bazoum.
Alors qu’ils lui avaient promis de tout faire pour le libérer et le rétablir, ils viennent ainsi de le lâcher. En août, l’ancien président Bazoum avait publié une opinion dans laquelle il appelait à l’aide les États-Unis et la Communauté internationale pour son rétablissement. A la grande surprise de tous, les États-Unis ont fini par reconnaître la junte, au point de tisser des relations diplomatiques avec elle.
Pendant près de 5 mois, la CEDEAO a refusé de reconnaître le coup d’État. Elle a préféré brandir des menaces et des sanctions. Jusqu’à Sommet du 10 décembre 2023, elle parlait encore de « tentative de coup d’État ».
Pour l’institution régionale, jusqu’à cette date, c’est Bazoum qui était toujours au pouvoir. C’est d’ailleurs la raison qui justifie la présence de certains de ses collaborateurs à la 64e session de la CEDEAO.
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Gardé depuis le 30 juillet avec certains membres de sa famille, Bazoum ne peut plus compter sur la CEDEAO, ni sur la France qui l’encourageait à tenir face aux putschistes.
Dans la reprise du dialogue avec la junte, annoncée par la CEDEAO, les exigences des putschistes ne sont pas encore connues. Ils vont probablement exiger la démission du président déchu. Pour être réaliste, on peut dire que c’est le seul moyen qui peut garantir aujourd’hui sa libération pacifique.