Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le Gouvernement du Niger ont annoncé ce 24 décembre la suspension de toute collaboration avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cette décision fait suite à la découverte fortuite des conclusions de la réunion extraordinaire du Conseil Permanent de l’OIF du 19 décembre 2023.
Dans le communiqué publié par le CNSP, les autorités nigériennes accusent l’OIF d’être sous l’influence excessive de la France. Elles dénoncent les positions changeantes et les doubles standards de l’organisation, affirmant qu’elle est devenue un outil de promotion des intérêts français, souvent au détriment des enjeux africains.
“La Francophonie, au lieu de favoriser la réconciliation entre les États, a été utilisée pour promouvoir les positions diplomatiques françaises”, affirme le communiqué. “Nous dénonçons cette instrumentalisation de la Francophonie et nous décidons de suspendre toute collaboration avec l’OIF jusqu’à ce que l’organisation se réforme et se décolonise”, ajoute-t-il.
Les autorités nigériennes appellent également à une décolonisation des esprits en Afrique et à la promotion des langues nationales. “Il est temps que l’Afrique se libère de l’influence coloniale”, déclare le communiqué. “Nous devons promouvoir nos langues nationales et notre culture, afin de construire une Afrique forte et indépendante”, ajoute-t-il.
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La décision du CNSP et du Gouvernement du Niger est une nouvelle illustration des tensions croissantes entre la France et certains pays africains. Elle intervient quelques mois après la suspension du Mali de l’OIF, également pour des raisons politiques.
La décision du Niger est également susceptible d’avoir un impact sur les relations entre la France et la communauté francophone. Elle pourrait en effet entraîner une fragmentation de la Francophonie, avec un groupe de pays africains qui s’opposeraient à l’influence française.