La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a annoncé, lundi 9 septembre, la suspension de la chaîne française TV5 Monde pour une durée de trois mois. Cette décision fait suite à la diffusion d’un reportage jugé partial et comportant des informations non vérifiées sur la situation au Mali.
Le reportage incriminé, diffusé le 26 août dernier, portait sur l’actualité malienne. Selon la HAC, le journaliste de TV5 Monde a privilégié la version des faits de ses sources, sans chercher à recueillir les éléments de réponse des autorités maliennes, notamment des Forces armées maliennes. De plus, certaines affirmations avancées dans le reportage n’ont pas été étayées par des preuves suffisantes. Des faits qui ont poussé l’organe de régulation à prononcer la sanction à l’encontre du média, et ceci, après lui avoir adressé un avertissement pour des faits similaires en 2023.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le Mali et la France, marquées par des accusations mutuelles d’ingérence. La suspension de TV5 Monde, deuxième chaîne française à être sanctionnée par les autorités maliennes en quelques mois après LCI en juin dernier, témoigne de la dégradation des relations entre les deux pays. Cette sanction soulève des questions sur la liberté de la presse au Mali et sur l’indépendance des médias en Afrique. Les défenseurs des droits de l’homme craignent que cette suspension ne soit qu’un nouvel épisode dans la répression de la liberté d’expression dans le pays.
À noter que le Burkina Faso avait aussi suspendu TV5 Monde en juin dernier pour six mois. Le Conseil supérieur de la communication (CSC) avait pris cette décision pour des faits comme « des manquements à la loi constatés dans le contenu d’une des éditions du journal télévisé en date du 11 juin 2024 ». En plus de la suspension, le média avait écopé d’une amende financière de 50 millions.