Mali, Burkina, Niger: la tension avec Air France se poursuit

Depuis le 7 août, Air France a suspendu ses vols vers trois destinations clés en Afrique de l’Ouest: Bamako (Mali), Ouagadougou (Burkina Faso) et Niamey (Niger).

Cette décision fait suite à des événements géopolitiques majeurs dans la région, notamment un coup d’État au Niger le 26 juillet.

Les répercussions ne se sont pas fait attendre, avec les autorités maliennes qui ont révoqué l’autorisation d’exploitation d’Air France pour les vols entre Paris et Bamako pour toute la saison d’été, s’étendant jusqu’en octobre.

Ce vendredi 15 septembre, la compagnie a annoncé la prolongation de cette suspension d’une semaine supplémentaire, jusqu’au 24 septembre pour le Mali et le Burkina Faso, tandis que la suspension des vols à destination du Niger est maintenue “jusqu’à nouvel ordre”. Il s’agit de la cinquième prolongation d’Air France, une décision qui a été prise “en lien avec les autorités françaises”, selon un porte-parole de la compagnie, affirmant que la “sécurité de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue”.

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La situation actuelle met en péril la performance financière solide d’Air France dans la région. En 2022, la compagnie a connu une augmentation impressionnante de 66% de son chiffre d’affaires, atteignant 5,3 milliards d’euros, grâce principalement au marché africain. Avec une part de marché en croissance, notamment une augmentation de 28% du nombre de passagers vers l’Afrique, soit 3,87 millions sur un total de 16,49 millions, ces suspensions pourraient gravement impacter les résultats trimestriels de la compagnie.

L’annulation par les autorités maliennes de l’autorisation d’Air France n’est pas sans conséquence. L’Agence nationale de l’aviation civile malienne a même menacé de céder les créneaux d’Air France “à une autre compagnie qui le solliciterait”. Tout ceci survient dans un contexte déjà tendu entre la France et le Mali, avec des tensions diplomatiques illustrées par la suspension mutuelle de la délivrance des visas entre les deux pays.

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Air France n’est pas la seule compagnie aérienne à faire face à des défis dans la région. Des concurrents tels que Brussels Airlines, Turkish Airlines, British Airways et Lufthansa ont également dû adapter leurs itinéraires en raison des instabilités politiques et des fermetures d’espace aérien. Cette situation globale pourrait marquer un tournant pour l’industrie aéronautique en Afrique de l’Ouest, une région qui était considérée jusqu’à récemment comme un marché en croissance et en développement.

 

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