Limitation d’âge à la présidentielle: Le jeudi 3 février 2022 était un jour plus spécial pour le ministre-conseiller spécial Cissé Bacongo.
Publiée par Nei-Ceda, cet œuvre qui retrace le parcours de l’homme politique devrait « aider à la cohésion sociale, parce qu’elle permet de stigmatiser les causes des crises que le pays a traversées », selon l’auteur. L’occasion a été saisi par le chargé des affaires politiques du président Ouattara pour réaffirmer sa position sur la question de la limitation des mandats qui n’a vraisemblablement pas varié d’un iota.
Bacongo n’est pas d’accord avec Ouattara sur le projet du renouvellement générationnel.
« J’étais contre. Je suis toujours contre la limitation des mandats. Jusqu’à maintenant, je suis contre », a déclaré le député-maire de la commune de Koumassi ce jeudi 3 février 2020, lors de la dédicace de son nouveau livre au Sofitel Hôtel ivoire, réitérant qu’il n’est pas question de limiter les mandats à la présidentielle. « La limitation peut conduire la Côte d’Ivoire à un Président par défaut. C’est à dire, à défaut de mieux, on va se contenter de ce qu’on a », a expliqué l’ex-ministre de l’enseignement supérieur.
« Les questions de limitation sont antidémocratiques », avait d’ailleurs tranché le ministre Cissé Bacongo dans l’émission sans réserve de NCI en novembre dernier. Traduction : il est hors de question de mettre le leader du RHDP à la retraite, à moins que le concerné décide de passer la main à une nouvelle génération. Une position contraire à celle de son mentor Alassane Ouattara qui prône selon Jeune Afrique l’application du fameux « renouvellement générationnel ».
LIRE AUSSI: Soro Guillaume : Victime d’un AVC, son ancien tuteur reçoit le réconfort du R-GPS
Dans un récent article, le confrère annonçait en effet qu’Alassane Ouattara et son cadet Téné Birahima seraient d’accord sur le fait que les « personnes d’un certain âge ne puissent pas se présenter à la présidence ».
Ainsi, la réintroduction de la limite d’âge à 75 ans pour briguer la magistrature suprême serait bien sur la table, après avoir été retirée de la Constitution adoptée en 2016. De quoi permettre à Alassane Ouattara (80 ans) de régler définitivement les cas de ses rivaux Laurent Gbagbo (76 ans) et Henri Konan Bédié (87 ans).
« Si nous avons attendu 10 ans, ce n’est pas pour que Laurent Gbagbo aille se reposer à Mama. »
Portée par bien d’acteurs politiques comme le journaliste Assalé Tiémoko mais aussi par Jean Louis Billon, un cadre du PDCI d’Henri Konan Bédié, la probable proposition de loi portant limitation à 75 ans de l’âge des candidats à l’élection présidentielle de 2025 est toutefois loin de faire l’unanimité.
« Laissons le temps faire les choses, laissons les circonstances décider de ce qui va se passer. On peut prendre une loi, d’accord, mais une loi doit être impersonnelle. Je ne peux pas m’associer à une loi qui vise des personnes. Qu’est-ce que cette loi peut apporter positivement aux changements politiques en Côte d’Ivoire pour que notre pays puisse embrasser et inventer l’avenir de nouveau ? (…) Ce sont de petits débats de personnes et c’est ce qui nous a amené dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Parce que le voir ainsi, exclure les vieux loups, d’abord c’est une expression que je n’aime pas et je ne peux pas m’associer à ça », déclarait Charles Blé Goudé à ce propos.
LIRE AUSSI: Sanctions CEDEAO contre le Mali : le Premier ministre Choguel fait un aveu sur la situation
« Si nous avons attendu 10 ans, si nous avons fait l’exil pendant 10 ans, ce n’est pas pour que Laurent Gbagbo aille se reposer à Mama. (…) Gbagbo est revenu en Côte d’Ivoire pour achever ce qu’il a commencé », déclarait Damana Pickass.
Pour celui qui est l’un des vice-présidents du FPI-GOR, « c’est au peuple et au peuple seul de décider qui il veut ». « La jeunesse n’est pas source d’intelligence ni de sagesse. La jeunesse n’est pas un programme de société. D’ailleurs, on peut être jeune et être un Dictateur », avait-t-il également lancé.
« Il y aura une nouvelle génération indépendamment de moi ou de qui que ce soit. Ce que je constate, c’est que beaucoup ne sont pas sincères dans leurs critiques. (…) On ne doit pas avoir peur de dire la vérité parce que combattre le rajeunissement, combattre la nouvelle génération, c’est un combat perdu d’avance », pense quant à lui Jean Louis Billon, cadre du PDCI.