« Les mesures de rétorsion inédites prises contre le peuple nigérien… » : crise au Niger, Laurent Gbagbo prend position

Le président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo, a fermement condamné les actions de représailles de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) contre le peuple nigérien dans un communiqué publié lundi 7 août 2023, les qualifiants d’inacceptables et susceptibles d’aggraver la situation précaire dans ce pays voisin.

C’était à l’occasion de la réaction de l’ancien pensionnaire de la prison de la Cour Pénale Internationale au discours à la nation du chef de Alassane Ouattara relativement à la fête d’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo a réagi au message à la nation du chef de l’ État, Alassane Ouattara. Dans sa déclaration rendue publique par son porte parole, Koné Katinan, l’ ancien président s’ est indigné face aux mesures annoncées par la CEDEAO face à la crise au Niger.  » Les mesures de rétorsion inédites prises contre le peuple nigérien, dont certaines jurent avec le droit international privé ou public, sont inacceptables  » , a relevé Laurent Gbagbo.

L’ ancien président de la Côte d’ Ivoire a exhorté les decideurs à privilégier les solutions politiques et diplomatiques pour résoudre les défis de la région en réitérant son rejet des coups d’ État. En outre, il exhorte la CEDEAO à mener une enquête approfondie sur les facteurs contribuant à la croissance des coups d’ État en Afrique de l’ Ouest.

Pour ce qui est de l’ intervention militaire planifiée par la Communauté économique des États de l’ Afrique de l’ Ouest, Laurent Gbagbo souligne que le recours à la force pour conserver le pouvoir est une mauvaise pratique qui porte atteinte à la stabilité politique et à la démocratie. Il juge cependant que le projet d’ intervention militaire de la CEDEAO au Niger serait la pire des actions pour faire face à la crise actuelle du pays.

« Le recours à la violence envisagé par la CEDEAO me paraît être la pire des solutions à cette crise. Le peuple nigérien comprendrait difficilement que les pays frères de l’ espace CEDEAO aient pu lever une armée pour venir combattre l’ armée nationale de leur pays alors que celle- ci fait face au terrorisme depuis une décennie, sans le concours direct d’ aucune armée de la sous- région. Cela risque de constituer un fâcheux précédent dans l’ histoire de notre organisation sous- régionale. Les divergences notables qui se dégagent entre les différents États membres de la CEDEAO sur cette question constituent, en elles- mêmes, la plus grande menace contre sa survie ».

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Pour éviter qu’ un affrontement entre États sur le continent ne dégénère en une guerre entre les grandes puissances, ce qui est fort probable, Laurent Gbagbo a appelé tout le à privilégier les solutions négociées.  »

Dans le contexte actuel de batailles géostratégiques entre puissances, le risque qu’ une guerre au Niger se transforme en affrontements entre puissances étrangères sur le continent africain relève de la plus forte probabilité. Notre continent se remettrait difficilement d’ un tel scénario. C’ est pourquoi, j’ en appelle à la retenue de toutes les parties pour privilégier les solutions politiques et diplomatiques » , a déclaré le président du PPA- CI. Laurent Gbagbo a ainsi conseillé à l’ organisation sous- régionale de choisir la communication et la diplomatie comme moyen de résoudre la crise.

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Rappelons que le Niger traverse actuellement une grave crise liée au coup d’ État militaire contre le gouvernement de Mohamed Bazoum.

 

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