LE PARCOURS DE PULCHÉRIE GBALET, UNE FEMME AU SERVICE DES AUTRES IVOIRE TV5
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LE PARCOURS DE PULCHÉRIE GBALET, UNE FEMME AU SERVICE DES AUTRES

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Native d’Oumé, région du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, Edith Pulchérie Gbalet a débuté son cursus scolaire au Lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro où elle obtient le Bac avec mention en 1992. À partir de cette date, elle intègre la première promotion de sociologie de l’université de Bouaké, ouverte cette année-là, par le gouvernement ivoirien.
En 1999, ses études universitaires sont sanctionnées par un DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) en Sciences Sociales.
Elle sera alors amenée à faire valoir ses compétences au BNETD, en qualité de sociologue, au Département Environnement, Energie et Hydraulique.
Sa formation a certainement une incidence sur son engagement pour une société plus juste car la sociologie contribue positivement à diverses formes de libération et Concourt à rendre la société plus transparente pour ceux qui y agissent et, par extension, montre le caractère relatif (donc contestable) des pouvoirs qui la structurent. C’est ainsi qu’en 2004, elle intègre la Centrale Dignité et en devient membre du comité exécutif en 2006.
A l’origine, Edith Pulchérie Gbalet est défenseuse exclusive des droits des travailleurs, mais suite à la dégradation du climat sociopolitique en Côte-d’Ivoire à partir de 2010, les conséquences socioéconomiques subséquentes et les besoins en assistance sociale, elle choisit d’élargir son champ de lutte aux problèmes de la société civile en général, et aux droits de l’homme en particulier, d’où la création du FORSCI en juillet 2016.
Le Forum des Organisations de la Société Civile Ivoirienne (FORSCI) a pour objectif principal de se mettre au service de la société ivoirienne en s’attaquant aux vrais problèmes qui sont occultés, tels que les conditions d’une vraie réconciliation.
En effet, « après la crise postélectorale de 2011, le pouvoir ne communiquait pas avec l’opposition, les partis politiques étaient divisés, et personne n’allait vers les populations, les exilés et les prisonniers politiques pour savoir leurs aspirations pour la réconciliation en Côte-d’Ivoire. Le pouvoir prenait seul des initiatives et en tirait ses propres conclusions, sans qu’aucune organisation ne lui fasse part des aspirations réelles des populations les plus affectées par la crise.
Le FORSCI s’est donc donné prioritairement la mission de tirer la sonnette d’alarme sur le fossé croissant entre le pouvoir en place et le peuple, car cela constituait un risque très dangereux pour l’équilibre social, et particulièrement pour la présidentielle 2020 que tous les politiciens préparent sans résoudre les problèmes majeurs de la société ivoirienne. Le FORSCI a donc tenu à dire à tous les Ivoiriens que la priorité n’était pas la présidentielle de 2020, mais la résolution des problèmes majeurs sources de conflits, à travers son projet ‘’zéro violence en 2020’’ », expliquera-t-elle pour donner les raisons de la création de cette organisation.
Mais la mise en place d’une structure sérieuse et au service de toutes les couches sociales implique, selon elle, une démarche préalable. Elle en retrace ici le processus : « Nous avons donc mené des consultations sur la réconciliation auprès des populations du 15 novembre 2017 au 31 mars 2018 ; lancé une pétition pour une amnistie générale le 25 janvier 2018 et écrit au Chef de l’Etat le 31 mai 2018 pour demander une amnistie générale, car elle seule peut disposer tous les ivoiriens à la réconciliation.
Nous nous sommes par la suite attelé à l’élaboration d’un projet de loi sur la réconciliation que nous avons envoyé à l’Assemblée nationale le 20 août 2018, après un atelier de validation tenu le 11 août 2018, réalisé un plaidoyer pour la réconciliation nationale que nous avons envoyé au Gouvernement et aux chancelleries le 31 août 2018 et enfin nous avons créé l’ARDH en septembre 2018 pour lutter contre les injustices et les abus ». Les raisons de la création de l’ADRH sont liées au constat fait sur le champ des activités du FORSCI.
En effet, pendant que son équipe et elle se trouvaient concentrées sur le processus de réconciliation nationale, elles constatent plusieurs entraves aux droits de l’homme sans que les victimes ne soient prises en charge.
« Nous avons donc estimé qu’il fallait la création de « Action pour la Restauration de la Dignité Humaine » (ARDH) pour rétablir ces victimes dans leurs droits », indiquera celle que tous ont désignée pour tenir les rênes de la nouvelle organisation. Une année seulement d’existence mais que de victoires remportées. La première de toutes est celle conquise sur la peur. Comme il fallait s’y attendre, dans un contexte d’insécurité sociale et politique où toute forme d’opposition est considérée par le pouvoir comme une menace, les intimidations étaient au rendez-vous. Mais aucune épreuve n’est insurmontable pour qui croit, dit l’adage.
Et les résultats sont là, palpables, présentés ici par la présidente:
« Victoire sur l’opinion, car lorsque nous parlions de réconciliation en 2017, certains nous ont combattu. Aujourd’hui, nous nous réjouissons que toute la classe politique y compris ceux qui y étaient farouchement opposés soient revenus à la raison. Heureusement pour la Côte-d’Ivoire, tous les leaders de l’opposition n’ont que ce mot à la bouche désormais : « Réconciliation » ;
Nous avons été la seule organisation de la société civile à porter le message de la réconciliation aux exilés, ce qui n’était pas évident ;
Le 1er mai 2018, le Président de la République a clamé haut et fort qu’il ne ferait d’amnistie qu’après avoir jugé tous les détenus. Cela ne nous a pas empêché de lui adresser le 31 mai 2018 un courrier pour une amnistie générale. Le 06 août 2018, il a pris une amnistie libérant 800 prisonniers, alors qu’il disait qu’il n’y avait pas de prisonniers politiques en Côte-d’Ivoire.
Grâce à nos actions sur le terrain, les acquéreurs du lotissement de Niangon Bité n’ont pas été expropriés par la SCI les lauriers ;
Grâce à notre médiation, la SICOGI a accepté de négocier avec les résidents des logements coloniaux alors qu’elle était dans une logique de destruction comme à Danga ;
Grâce à nos actions, les déguerpis de Mermoz n’ont pas encore été renvoyés du complexe sportif d’Angré.
Chaque jour nous remportons des victoires car des organisations se rallient à nous. Ça veut dire que nous inspirons confiance et cela nous encourage à travailler davantage ».
Et pourtant Lutter pour la justice et les droits de l’homme ne semble pas chose aisée au regard des difficultés rencontrées. L’un des obstacles reste sans nul doute l’attitude des gouvernants très fermés sur les questions de Droits de l’Homme ; ce qui ne concourt pas à faciliter les négociations.
Au-delà des menaces de mort qui sont monnaie courante et des risques sécuritaires encourus, la difficulté majeure demeure celle des moyens financiers et matériels, selon la présidente : « Nous fonctionnons avec nos maigres salaires qui servent à tout : prise en charge de certaines victimes, dons divers, missions vers les populations, communication, etc. ». Malgré les faibles moyens mais animée d’une volonté farouche, Edith Pulchérie Gbalet, mène la lutte à la tête de l’ADRH, convaincue de la pertinence du combat.
Elle parcourt hameaux et villages pour inviter tous ceux qui sont frappés par des injustices sociales à prendre conscience que seule la lutte paye. Parfois, l’on a l’impression que les Ivoiriens n’ont pas la culture de la lutte émancipatrice. La présidente ne partage pas cette opinion. Selon elle, l’histoire de la Côte d’Ivoire démontre que les populations ne se lèvent que lorsque c’est nécessaire, car le peuple est assez intelligent et mature pour savoir à quel moment se mettre débout.
Ce moment est-il enfin arrivé avec l’opération GILETS ORANGES initiée par l’ARDH?
Certainement pas encore car pour la présidente, ce mouvement, loin de s’apparenter idéologiquement à celui qui a cours en France, vise à l’émergence d’une conscience sociale et d’une solidarité agissante autour des problèmes des Ivoiriens. Pour la sociologue, il est temps que chaque Ivoirien réalise qu’il est important de lutter pour ses droits et que cela relève de la responsabilité collective.
Seule sur le terrain, alors que tous les partis politiques restent sensiblement effacés, Edith Pulchérie Gbalet a réussi à faire réaliser au pouvoir d’Abidjan que rien ne peut contrarier la détermination d’un peuple à prendre en main son destin, en vue de sa liberté. Ce qui justifie sa désignation au titre de PERSONNALITÉ DE L’ANNÉE 2018.
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