La décision est tombée le 5 décembre : le Mali et le Niger ont officiellement dénoncé les conventions fiscales qui les liaient à la France. Un choix fort qui s’inscrit dans un contexte de tensions politiques grandissantes avec Paris depuis plusieurs mois.
Pour Bamako et Niamey, ces accords qui visaient à éviter les doubles impositions pénalisent financièrement leurs États. En annulant ces traités, ils pourront taxer sans exemption les particuliers et entreprises françaises présentes sur leurs sols. Objectif: maximiser les recettes et la souveraineté fiscale retrouvée.
Cette démarche commune n’est pas isolée. En août déjà, bien avant le Niger et le Mali, le Burkina Faso avait pris la même décision unilatérale à l’encontre de la France. Une façon de protester également contre « l’attitude hostile » jugée persistante de Paris envers ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest.
Outre la dimension économique, c’est aussi sur le plan militaire que le Niger a haussé le ton début décembre. Niamey a décidé de ne pas renouveler des accords de défense et de sécurité liant ses forces armées à des missions européennes comme EUCAP Sahel.
Entre la France et le Sahel, le torchon brûle. Après le retrait forcé de Barkhane, ce sont désormais les ponts financiers et stratégiques qui sont coupés. Une escalade qui marque un tournant.