Kemi Seba : ce que révèle l’enquête du renseignement français

Arrêté lundi à Paris, Kemi Seba a été libéré jeudi par le parquet. Pour l’instant, aucune poursuite n’est engagée contre l’activiste, mais l’enquête préliminaire se poursuit. Cette enquête a déjà révélé des premiers éléments recueillis par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Quelques heures après sa libération, de nouveaux détails sur l’enquête ont émergé. D’après une source proche du dossier citée par l’AFP, Kemi Seba a été interrogé sur ses « liens » avec Wagner, un groupe paramilitaire qui étend ses activités en Afrique depuis plusieurs années. Selon son avocat Juan Branco, Kemi Seba a été arrêté pour « intelligence avec une puissance étrangère« , une infraction grave pouvant entraîner jusqu’à 30 ans de prison.

L’activiste béninois, devenu conseiller spécial du président de la transition nigérien et proche de la Russie, était surveillé de près par les services de renseignement français, qui ont décidé de l’interpeller. Selon nos informations, Kemi Seba n’aurait pas nié ses relations avec Moscou et Prigojine (ancien chef du groupe Wagner).

Le président de l’ONG Urgences Panafricanistes est désormais libre de ses mouvements, mais il reste sous la surveillance de la DGSI.

En mars 2023, des informations avaient fuité concernant un possible financement de certaines activités de Kemi Seba par des personnalités influentes russes. En réponse, Kemi Seba avait rejeté l’accusation, qualifiant les 400 000 dollars évoqués dans les médias d’ « insulte », car selon lui, son équipe aurait besoin de beaucoup plus pour mener ses activités.

« Que ce soit les Iraniens, les Cubains ou les Russes, on leur a dit : on a besoin de financement pour des actions de mobilisation et des déplacements. Nous avons une délégation de dix à quinze personnes qui voyagent à travers le monde. Les 400 000 dollars dont ils parlent, c’est insultant pour nous, car en réalité, on a besoin de beaucoup plus », avait-il déclaré dans un entretien.

Il a également révélé que son ONG a mis fin à son contrat avec Prigojine, ce dernier ayant tenté de contrôler le mouvement en dictant ce qu’ils devaient dire sur le terrain.

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