Après sa libération, Kemi Seba a fait sa première apparition publique ce mardi. Il est revenu brièvement sur son arrestation, accusant le président béninois, Patrice Talon, d’être à l’origine de cette interpellation survenue en France.
Sans surprise, Kemi Seba a repris ses déclarations acerbes contre la France et certains présidents africains, qu’il accuse d’être à la solde de l’Élysée. Évoquant son arrestation, l’activiste béninois a ouvertement accusé le président de son pays d’origine. Selon Kemi Seba, Patrice Talon aurait « comploté avec les autorités françaises« pour faciliter son arrestation. Il affirme détenir cette information de « sources sûres ».
Pour Kemi Seba, cette arrestation, si elle visait à freiner son élan, est un échec. « Vous avez fait l’erreur de vouloir nous briser. La mission que nous portons est une mission qui traverse les générations, une mission qui vise à honorer nos ancêtres méritants… », a-t-il déclaré.
Les informations officielles concernant cette énième arrestation de l’activiste ne mentionnent nullement l’implication du Bénin, encore moins celle de Patrice Talon. Selon son avocat, Kemi Seba a été interpellé par les services de renseignement et placé en garde à vue pour « intelligence avec une puissance étrangère » dans le but de nuire à la France.
Tandis qu’il accuse son Président, les autorités de son pays lui tendent la main et l’invitent à rentrer sans crainte. Selon le porte-parole du gouvernement béninois, actuellement, aucune mesure ne pourrait empêcher aucun panafricaniste de rentrer à Cotonou. Il est donc libre de revenir quand il le souhaite. Wilfried Léandre Houngbédji a tenu ces propos malgré les récentes accusations de tentative de déstabilisation d’un pays voisin portées par Kemi Seba contre son propre pays le Bénin.
Pour rappel, depuis son installation au Bénin après son expulsion de Côte d’Ivoire, le président de l’ONG Urgences Panafricanistes s’est très tôt opposé au régime de Patrice Talon. Sa première brouille avec le pouvoir est survenue après une rencontre « épique » avec Sacca Lafia, alors ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Ce dernier lui aurait promis de « restreindre ses libertés individuelles » si ses « mobilisations dérangeaient » les « partenaires économiques ».