Entre Mamadou Kanigui Soro et son ancien compagnon Guillaume Soro, c’est vraiment terminé. Cela, le Député de Sirasso l’a encore démontré.
FÉVRIER-MARS 2020 : LA POSTURE DES DÉTENUS FACE AU DOYEN DES JUGES D’INSTRUCTION ET LA GESTION DU GROUPE PARLEMENTAIRE
” RASSEMBLEMENT” .
Avant d’aller en prison la tension existait déjà et beaucoup de questions nous opposaient ; mais après le 23 décembre 2019
les premiers malentendus entre Guillaume Soro et moi sont apparus au grand jour, surtout à partir de février 2020. Des désaccords profonds sont survenus à différents niveaux, à commencer par la posture que les détenus devaient observer face au juge d’instruction et aussi sur la réorganisation du groupe parlementaire
” RASSEMBLEMENT”.
– DE LA POSTURE DES DÉTENUS FACE AU JUGE
Guillaume Soro souhaitait le blocage de la procédure avec pour argument principal que le juge d’instruction, le doyen des juges, n’était pas qualifié pour instruire le dossier nous concernant. Un jour Guillaume Soro me dit : ” Kagnigui , ( c’est ainsi qu’il a toujours prononcé mon nom), quand un régime t’arrête dans un contexte pareil, il faut une force supérieure au régime pour te libérer “. Dans sa tête, à partir du 23 décembre 2019, il fallait une force supérieure au régime pour obtenir la libération des détenus.
Ainsi il préférait bloquer la bataille judiciaire en Côte d’Ivoire pour s’en servir dans celle politico-judiciaire à l’international.
De mon côté, je lui avais fait remarquer que le régime ne se plierait pas face à une Cour africaine tant que le débat judiciaire ne s’ouvrait pas véritablement en Côte d’Ivoire .
Au surplus , les procédures à l’international , singulièrement à Arusha, en Tanzanie, sont lentes et inefficaces dans ce genre de situation judiciaire. Pour moi , ai-je argumenté , même si on portait l’affaire à l’international, il fallait plutôt être réaliste et affronter le juge en Côte d’Ivoire. Je voyais bien le lien indissoluble entre patriotisme et souveraineté judiciaire de la république. En tout état de cause, Députés ou pas, nous étions déjà en prison et en tant que politiques il était mieux d’aller au-devant du juge lorsqu’il voudra bien nous convoquer pour qu’il nous dise au moins pourquoi, en notre qualité de Députés, nous avions été arrêtés au mépris de notre statut et sans raison apparente valable.
Je me disais intérieurement qu’un gouvernement ne pouvait vraiment pas arrêter des Députés pour une simple et triviale affaire d’accueil surtout que nous n’étions pas dans les rues pour faire prospérer un acte délictueux; a priori, l’établissement de la flagrance manifeste d’un délit était donc inimaginable. Et tant qu’on ne savait pas ce qui nous était reproché, je ne serais pas tranquille.
Guillaume Soro ne voulait pas l’ouverture du dossier. Il demanda le boycott et préférait la bataille internationale et médiatique sur la forme du dossier. Les avocats le suivirent dans ce schéma. On nous demanda donc de boycotter les convocations du juge d’instruction. Je m’opposai et me présentai devant le juge d’instruction en premier.
C’est seulement en ce moment que je vais découvrir l’affaire de la fameuse pièce audio de 2017 et que je vais écouter dans son entièreté. Son contenu était fort édifiant. Dans la pièce audio, Guillaume confiait ainsi aux responsables des organisations qui lui étaient proches le rôle préparatoire d’un projet dont nous ignorons totalement, pour la plupart, les tenants et les aboutissants.
En clair, pendant que tu es dans un combat démocratique et républicain que tu te bats pour financer toi-même, ton leader,lui, reçoit des gens pour leur expliquer benoîtement, qu’il a un autre projet et que c’est dans la mise en oeuvre de ce projet (dont lui seul a connaissance) que toi tu agis avec ton dispositif organisationnel performant pour préparer le terrain.
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Face au juge je gardai toute ma sérénité et ma solidarité à Guillaume Soro.
Pour moi, je l’affirme et le soutien fermement, le 23 décembre 2019, nous allions accueillir Guillaume Soro et nous avions été arrêtés. Voilà ce que chacun de nous savait au meilleur de sa connaissance de l’accueil voulu populaire. Point! Trait! Si je m’en tenais à cette journée, nous étions innocents et il n’y avait pas l’ombre d’un doute raisonnable là-dessus. Donc nous pouvions régler cette situation si nous montrions notre bonne foi. Pour le reste, on demandera des comptes à Guillaume et on lui ” donnera des conseils “.
Informés de la nouvelle donne, plusieurs détenus se décidèrent d’aller dire leur part de vérité en répondant présents à la convocation du juge.
– DE LA RÉORGANISATION DU GROUPE PARLEMENTAIRE
” RASSEMBLEMENT ”
Après la démission de la Présidente du groupe parlementaire, l’honorable Trazéré Célestine, la majorité des Députés me proposa pour succéder à la démissionnaire vu que j’étais celui qui avait fondé le groupe parlementaire pour le rattacher au RACI dans le cadre de l’organisation d’un parti politique sérieux et responsable. Mais Guillaume Soro était opposé à mon choix. Il m’appela pour me demander de rechercher un consensus ou à défaut de consensus, d’organiser une sorte de vote entre Députés afin d’éviter les incompréhensions. Je remportai le vote haut les mains depuis ma cellule, soit 09 Députés pour moi comme Président du groupe parlementaire, 02 contre et 03 abstentions. Au lieu d’en prendre acte et de me féliciter, Guillaume Soro, contre le résultat du vote démocratique, remis la réorganisation du groupe parlementaire à plus tard. J’acceptai par respect pour lui et par discipline.
Situation démente puisque dans le fond, seule ma signature importait et comptait pour le groupe parlementaire du point de vue légal, étant donné qu’à l’Assemblée nationale le groupe parlementaire “RASSEMBLEMENT “, le notre, était officiellement rattaché au RACI dont j’étais le Président. La preuve, cela fait à peine un mois, lorsque le trésor public payait le reliquat de l’appui aux groupes parlementaires ( au titre de l’année 2020), c’est bien moi qui ai organisé les décaissements des membres du groupe “RASSEMBLEMENT” alors que certains avaient crié sur tous les toits qu’ils m’avaient déchus.
À l’époque, par humilité je m’alignai à la décision de Guillaume Soro.
– DU DÉSACCORD SUR L’OPPORTUNITÉ DE L’OUVERTURE D’UN DIALOGUE POLITIQUE.
Pour faire baisser la tension après l’épisode du choix manqué du premier responsable de notre groupe parlementaire, Guillaume Soro m’appela à plusieurs reprises le 20 mars 2020 pour tenter de me convaincre sur sa stratégie : il refusait que j’engage le RACI dans un dialogue politique avec le regretté Premier ministre AGC. Il me dit que AGC et HAMBAK sont à la base de nos malheurs et qu’il était hors de question qu’il me laisse parler avec ces personnalités.
Il détestait férocement et irrémédiablement ces deux frères aînés. Face à mon insistance, il me proposa d’ouvrir un dialogue avec le Président de la république himself. Je lui rétorquai immédiatement : ” Si moi j’ai pour interlocuteur le Président de la république , Alassane Ouattara, qui sera toi ton interlocuteur, excellence ? Et puis , aucun Président de la république ne va recevoir un parti politique qui ne veut pas discuter au préalable avec son gouvernement. Je souhaite aussi que dans cette période tu parles moins. Tout le monde trouve que tu parles trop et ça irrite le Président de la république “.
Il finit plutôt par se ramollir en ces termes ” Noon, Kagnigui tu as un flair politique certain. Je t’assure que j’ai compris. Ce n’était qu’un quiproquo. Je suis éclairé. Et tu verras ma démarche.
Courage à toi.
Et tu as surtout mon feu vert”.
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C’est ainsi que je donnai des consignes à l’ancien secrétaire général du RACI et au vice-président d’introduire une demande d’audience au cabinet du Premier ministre, tout cela appuyé par des déclarations du RACI invitant à l’ouverture d’un dialogue politique. Je savais que nous avions gravement, volontairement ou involontairement, fait du tort au Président de la république, notre père malgré tout. Même si la suite des événements nous mettait dans la situation de la victime aux yeux de l’opinion, nous avions quelque part fauté et provoqué un
” traitement spécial” contre nous que seul un dialogue politique sincère pouvait venir aplanir.
Le Premier ministre Amadou Gon n’eut pas le temps de nous recevoir à cause de la maladie.
Après son décès, quand Hamed Bakayoko fut nommé Premier ministre, Guillaume se braqua et refusa catégoriquement que le RACI rencontre HAMBAK. Pour le calmer, je lui dit que HAMBAK est un grand frère avec qui j’ai milité au sein du RJR ( RASSEMBLEMENT DES JEUNES RÉPUBLICAINS) à Cocody. Il m’écoutera.
Je lui rappelai qu’en 2015 quand il y a eu l’affaire des écoutes téléphoniques dans laquelle il était impliqué au Burkina Faso, HAMBAK avait entrepris de baisser la tension avec Guillaume en passant par moi. Il m’avait reçu à son cabinet du Ministère de l’intérieur et de la sécurité pour me demander de m’impliquer et Guillaume le sait.
Il n’y avait donc pas de raison qu’il ne reçoive pas une délégation venant de moi.
Guillaume me répondit :
” KAGNIGUI est-ce que tu connais HAMED que moi ! En réalité c’est le plus méchant et le plus mauvais “.
Je réagis également un peu énervé :
” Le RACI écrira au Premier ministre de Côte d’Ivoire Excellence “.
Puis j’engageai la procédure .
Sitôt dit , sitôt fait. J’engageai la procédure d’approches épistolaires . J’avais même fais adresser un courrier de demande d’audience au président de la république en plus de celui du premier ministre, pour calmer un peu le jeu et prendre en compte la proposition de Guillaume Soro.
Ni la Présidence, ni la Primature ne répondirent à notre demande d’audience. Mais quelques jours après la visite de félicitations du worodougou à son fils devenu Premier ministre, Hamed Bakayoko convoqua le Député Soumahoro Issiaka.
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Avant lui un autre cadre avait appelé le Député pour lui signifier que personne n’avait apprécié son absence dans la délégation qui était allée saluer le Premier ministre HAMBAK. En réalité, Soumahoro n’avait pas eu l’information y relative. Et quand feu HAMBAK le convoqua, il me contacta. Je l’autorisai à aller avec son épouse pour que ce soit bien clair que c’est un cadre familial de rencontre. Je lui expliquai que la politique ne peut pas s’ingérer dans la famille. Mais après les discussions qu’ils auront, il faut qu’il profite pour demander à HAMBAK de recevoir le RACI dans le cadre d’un dialogue politique; ce que Soumahoro fit avec diligence, mais le RACI n’eut jamais de retour .
Le lendemain de la rencontre quelqu’un informa Guillaume Soro en lui disant avoir vu Issiaka Soumahoro chez HAMBAK. Soro fou de colère m’appella pour me demander si j’étais informé de la démarche de mon collaborateur. Je lui ai répondu par l’affirmative. Il me dit pourquoi je ne l’avais pas informé préalablement. Je lui dis que d’abord c’était dans un cadre familial et je me suis employé à le lui expliquer. Je lui rappelai qu’on avait déjà débattu et épuisé ce sujet sur la posture qu’on devrait avoir avec HAMBAK et qu’on ne s’était pas accordé et qu’enfin, je fis remarquer que je faisais des efforts pour continuer à agir et coordonner les choses depuis ma cellule sinon ce n’était pas facile.
Une anecdote que je lui racontai : La MACHINE ( le chef de sécurité de la cour à la MACA) me soupçonnait de communiquer alors que les téléphones portables sont interdits pour les détenus. Il m’avait férocement harcelé durant tout le mois de Mars 2020 et ce, jusqu’en Avril. Il avait fouillé ma cellule à la recherche de mes portables plus d’une dizaine de fois qu’il emportait dès la découverte de la cachette. Mais chaque fois je trouvais la solution pour communiquer avec l’extérieur. Ce n’était donc pas facile. Il se calma.
Mais la situation est malheureusement allée de mal en pis entre lui et moi puisque nous approchions la phase fatidique des élections. A l’extérieur, mes collaborateurs se plaignaient partout des injustices et des frustrations qu’ils subissaient. Je recevais chaque jour des rapports de mes collaborateurs qui me disaient combien Guillaume Soro me détestait.
– DU TRAITEMENT INJUSTE DE MES COLLABORATEURS ET DE LEURS RAPPORTS.
Entre autres, je fais référence à ce message du 29 Août 2019 de l’ancien secrétaire général du RACI, docteur Coulibaly Hervé : ” vivement votre sortie.
Apparemment le patron t’en veut terriblement.
Selon Konaté Zié, il y aurait un problème profond entre vous que seuls vous deux pourrez résoudre. Il n’en a pas dit plus….
Je suis un sachant président. “.
Un autre rapport de l’ex-coordinateur du RACI dans la Bagoué : ” … Ils disent que si tu n’es pas GPS tu n’obtiendras rien de la lutte.
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…soit le mentor nous fait confiance, il prend en compte tous les sacrifices que nous avons volontairement consentis pour lui et nous accorde la place que nous méritons soit il privilégie ces incapables réunis au GPS qui n’ont même pas pu organiser une seule activité de masse dans l’un des chefs-lieux de département depuis leur nomination et nous nous retirons sans état d’âme….
Telles que les choses se passent, il ne sera pas étonnant que le premier combat du mentor, une fois au pouvoir, soit de casser le RACI pour que son GPS puisse émerger….”
Je comprenais ces colères fondées. Mais j’essayais de les calmer et, au même moment, je priais pour ma sortie de prison. Il fallait plutôt, malgré leur colère, les maintenir confiants. Ainsi, c’est de la prison que je pilotai le parrainage de Guillaume Soro à la présidentielle. C’est le RACI en définitive qui permettra d’atteindre le compte exigé par le conseil constitutionnel. Dans la région du poro par exemple, sur 5000 parrains recherchés le Kafigue ( ma circonscription) seul fournit 2500 en faveur de Guillaume Soro. Ensuite, pour la constitution du dossier de candidature de Guillaume Soro, il n’eut aucun collaborateur courageux pour aller au Tribunal afin d’établir un extrait de son casier judiciaire, ni au sein de GPS Côte d’Ivoire, même pas parmi les membres de son cabinet personnel à qui la mission était pourtant confiée. Dr Hervé Coulibaly, mon ex-collaborateur, me contacta. Je confiai la mission à Karim Koulibaly,le vice-président du RACI chargé du district des SAVANES. Ensuite, je coordonnai depuis la prison avec lui .
On réussit à obtenir, malgré tout, le casier judiciaire mais avec la mention de la condamnation à 20 ans d’emprisonnement ferme. J’ai encore aujourd’hui une des copies avec moi.
Le dossier fut déposé et on organisa l’investiture.
La candidature de Guillaume Soro fut rejetée par le Conseil constitutionnel.
Pour moi , on avait été immature : si on avait négocié peut-être, je dis bien peut-être, que la condamnation aurait été retardée.
Si la condamnation était qu’en même intervenue on aurait obtenu la libération de tous les prisonniers, en conséquence, une amnistie pour Guillaume Soro, pourquoi pas? et son retour négocié au pays au lendemain de l’élection présidentielle. Pourquoi pas?
Le pragmatisme et la lucidité amènent très loin en politique.
Et au surplus il ne fallait surtout pas ” brûler la Côte d’Ivoire ” au nom de l’orgueil démesuré et de la colère haineuse.
Surtout que finalement c’est notre père à tous qui était le candidat. Il n’était d’ailleurs pas seul; les autres pères étaient eux aussi candidats : Bedié et Gbagbo.
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La candidature de Gbagbo ayant été rejetée, Bédié restait en lice. À partir de ce moment tout chamboule .
Guillaume voulait qu’on s’associe aux pères des autres pour humilier le notre. Jamais je n’étais prêt pour ça, jamais !
Je fis remarquer que depuis que nous étions en prison, jamais la CDRP de Bédié ne nous a rendu visite alors que nous étions bien membres de cette coalition. Mais Guillaume Soro ne comprenait pas la chose de cette façon.
Cette fois-ci, ce qui nous opposait depuis longtemps se présentait à moi de toute évidence : idéologiquement, du point de vue de la stratégie et des valeurs, Guillaume Soro et moi sommes véritablement et radicalement opposés.
Malgré leur acharnement au travail, mes collaborateurs ( du RACI) subirent humiliations et mépris. Comme la dernière goutte d’eau,
tout explosa entre Guillaume Soro et moi après le discours du Président Alassane Ouattara le 07 Août 2020.
LE DISCOURS DU PRÉSIDENT ALASSANE OUATTARA ET LA RUPTURE DÉFINITIVE ENTRE GUILLAUME SORO ET MOI, KANIGUI SORO.
Le 06 Août 2020, lors de sa traditionnelle adresse à la nation le Président de la république, Alassane Ouattara , n’accorda aucune mesure de clémence et de libération pour nous.
Il informait l’opinion publique qu’il est contraint de se présenter à l’élection présidentielle après la brutale disparition du candidat choisi par le RHDP, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Aussitôt Guillaume Soro rentra en transe. Il appela tous les leaders politiques de l’opposition pour les convaincre tous de ne pas accepter d’aller aux élections et les assure qu’il faut plutôt chasser Ouattara du pouvoir pour réorganiser les élections. Sinon qu’aucun d’entre eux n’avait de chance de gagner face au Président Alassane Ouattara. Il assura même chacun qu’il avait les moyens de faire partir le Président du pouvoir. Il fallait seulement et préalablement que les partis politiques jettent leurs militants dans la rue pour créer le désordre et ameuter la communauté internationale. Il partagea, par la suite, un texte à tous les responsables en prison; ce texte était libellé ainsi :
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” Chers tous,
J’ai d’abord une grande pensée pour vous qui êtes retenus dans les geôles de Ouattara juste pour me faire abdiquer.
Prenez courage. Ouattara ne pourra pas dire que je n’ai pas observé le silence nécessaire.
Je tiendrai réunion dans quelques heures.
Vous serez bien entendu informés.
Sa déclaration de candidature doit marquer le début de la fin.
Courage à vous vaillants camarades “.
Vous aurez la capture comme preuve irréfutable .
Pour donner l’exemple, il me contacta pour que le RACI donne en premier le mot d’ordre de désobéissance civile. Ce que je refusai tout net. Je tentai même de l’en dissuader :
” Excellence, une fois Ouattara chassé. Tu fais comment avec le FPI et le PDCI “?
La réponse me laissa perplexe. On était au bord du vrai chaos. Il me demanda de convoquer le directoire du RACI pour examiner la situation. Je marquai mon accord.
Il m’envoya un message pour me demander de ne
pas être triste. J’envoyai aussitôt les captures à l’ancien député, Yao Soumaïla , en écrivant ceci :
” Je ne vais pas engager le RACI dans une action contreproductive ”
( capture d’illustration au bas du texte ) .
J’avertis quelques membres du parti sur le projet de Guillaume Soro et mon opposition ferme à cette action de désobéissance civile .
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Je leur demandai de se contenter, au cours de cette réunion, de prendre acte de cette décision du Président de la république, de faire une condamnation de principe du troisième mandat mais dans le même temps de privilégier la réconciliation nationale chère au RACI et d’inviter les militants à rester dans le processus électoral. Je vous enverrai en illustration une conversation de consultation que j’ai eu avec mon adjoint d’alors , l’ancien Député Yao Soumaïla qui était lui aussi détenu à Dabou à cette époque: ” Tu n’as pas d’observation sur la déclaration? ” Ai-je demandé à Yao Soumaïla.
Il me répondit : ” Excuses moi président. J’ai lu et approuvé mais malheureusement je ne t’ai pas signifié. Sinon que ça va. Désolé pour le retard “.
Et je lui rétorquai : ” pas de soucis.
Apparemment le Président Soro veut des actions de rue ”
Yao : ” Je pense que c’est la seule voie qui reste sauf qu’il faut bien étudier la stratégie “.
Kanigui : ” Je ne partage pas ce ton “.
De son côté Guillaume avait appelé directement certains membres du directoire du RACI pour faire adopter la déclaration qu’il voulait.
Des membres de son cabinet s’impliquèrent également dans le débauchage individuel et malsain de certains membres du directoire du RACI pour que ceux-ci agissent en faveur de Guillaumet Soro.
La réunion fût tendue. Mais les membres du directoire du RACI, au terme d’un débat très houleux, gardèrent et adoptèrent ma posture et la déclaration que je vous ferai relire en capture à la fin de cet exposé sur les motifs clairs de notre rupture.
Dès la publication de la déclaration, Guillaume Soro m’envoya un message : ” Je constate que mon observation n’a pas été retenue ” .
Je lui présentai mes excuses.
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Aussitôt à peine deux minutes passées , je dis bien deux minutes après ma réaction , le fameux et sulfureux Chris Yapi chargea le RACI et son Président comme des vendus à la solde du Premier ministre Hamed Bakayoko.
Vous pourrez tous le constater sur les captures en bas du texte.
Être véridique implique des choix rationnels.
J’ai décidé, pour le besoin de la cause de la vérité, de rendre public la capture de la conversation.
Vous comprendrez pourquoi j’affirmais dans l’une de mes publications récemment , que Chris yapi est bel et bien Guillaume Soro.
” Le RACI en pôle pour une rencontre avec le premier ministre Hamed Bakayoko. Le député Issiaka Soumahoro a rencontré le premier ministre Hamed Bakayoko. Les négociations discrètes avancent. Le RACI va t’il abandonner “? Écrivit le menteur et affabulateur compulsif Chris Yapi.
J’envoyai immédiatement la capture d’écran à Guillaume Soro suivie d’un ton extrêmement ferme :
” Ça par contre c’est très fort.
Mais bon attendons de voir comme le fameux Chris Yapi le dit.
Moi je n’ai jamais fais de choix ambigües et je ne louvoie jamais. Quand je ne veux plus je sais dire NON “.
Guillaume Soro réagit aussitôt :
” prière m’appeler “.
Je l’appelai
Et ce fût une chaude conversation.
Je l’interdis d’utiliser dorénavant son profil avatar Chris Yapi contre moi surtout en tombant dans la manipulation abjecte et la désinformation; au fond, Guillaume Soro avait été bien informé depuis lontgtemps de notre volonté au RACI de privilégier le dialogue constructif, que Hamed ne nous avait pas reçu, que Soumahoro Issiaka s’était rendu qu’une seule fois chez Hamed qui voulait voir son frère et l’avait convoqué pour protester contre son absence dans la délégation du worodougou. Clair comme l’eau de roche ! Tout ça, Guillaume le savait pertinemment.
Et comme il n’avait pas obtenu la déclaration du RACI pour s’engager dans la désobéissance civile, en moins de deux minutes L’ENQUÊTEUR CHRIS YAPI, la nuisance numérique gratuite en avait fait un cocktail explosif d’enquête.
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Un pétard mouillé est un pétard de merde !
J’étais assurément très fâché et j’avais même oublié que j’étais en prison; je criais , je rouspétais fort.
Je le mis en garde d’utiliser dorénavant son profil Chris Yapi pour m’attaquer sur les réseaux sociaux pendant que j’étais en prison sinon je n’hésiterais pas à riposter sur les mêmes univers numériques quoiqu’il m’en coûtait.
C’est ce jour qu’il me dira ouvertement que quelqu’un lui aurait rapporté que j’étais en train de créer un syndicat de détenus soroïstes et que j’avais décidé de ne plus être avec lui dès que je franchissais le portail de la MACA. Il disait presque vrai.
Dans la même semaine, pendant que nous partagions le repas un jour j’avais annoncé à tous les détenus que je ne me reconnaissais plus en Guillaume Soro et que j’avais le sentiment d’être doublement en prison :
La prison de Guillaume et celle de Ouattara.
Certains détenus avaient tenté de me calmer et me convaincre vainement; l’un d’entre eux l’avait certainement informé. Je lui repondis que c’était vrai et que j’étais sérieux. Guillaume Soro, devant mon aveu de rupture, garda le silence.
Il promis me rappeler.
C’est plutôt son épouse Sylvie Tagro qui m’appela en pompier, mais en vain.
À partir de ce moment, ma diabolisation s’emplifia .
Guillaume, à coups de moyens financiers et de calomnies, tenta de récupérer et de débaucher les cadres du RACI pour engager la ” sorosphère ” dans la bataille de la désobéissance civile pour le compte du CNT.
Il mit même un ancien cadre du RACI ( je tairai son nom, mais il se reconnaîtra) en mission au Libéria. L’ Ayant su, j’ai dû vivement interpeller ce dernier qui m’assura qu’il avait tout arrêté.
Pour moi, la décision était prise et le pouvoir RHDP même ignorait tout ça, à cette époque.
Je me battais pour que le RACI reste en dehors de tout ce chaos orchestré machiavéliquement . Je suis d’ailleurs très fier du succès que j’ai obtenu en réussissant à tenir le RACI hors de cette violence organisée et qui a emporté des vies humaines et occasionné des destructions de biens publics et privés par des gens se disant républicains.
Sans le RACI, la machine Soro se grippa net et sévèrement. De toutes les façons, il est établi, maintenant avec évidence, que le RACI était le seul dispositif politique capable de mobilisation populaire sur l’ensemble du territoire et singulièrement dans le grand Nord ivoirien. C’est bien pour cette raison qu’on m’avait confié la mobilisation le 23 décembre 2019.
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Le PDCI se retrouva presque seul dans la mobilisation timorée et circonscrite dans le V Baoulé.
Autant dire des fleurs fanées sur les bras du PDCI.
Il n’eut point de grand soir !
Le jour où le portail de la prison s’ouvrit pour 9 d’entre nous, Guillaume Soro resta plutôt silencieux.
Tétanisé peut-être par l’ouverture des portes de prisons.
Et pourtant liberté est de principe surtout pour les gens que l’on aime.
A moins que…l’ouverture des prisons et l’envol de la liberté soient perçus comme une calamité dans les calculs politiques.
Dieu seul sait!
Dieu seul sait !
Guillaume Soro savait que c’était fini entre lui et moi, entre le RACI et lui .
Ce qui lui restait c’était de se battre pour prendre sa part de RACI dans ce beau pays d’éléphant, le gibier du village Ivoire .
Il affûta son petit couteau.
Moi je voulais continuer mon combat politique avec ceux qui me faisaient confiance, ceux qui me reconnaissaient comme leur leader, qui m’aimaient et aimaient par-dessus tout, la Côte d’Ivoire en paix et en progrès continu et solidaire sur le chemin du développement, ceux enfin qui étaient prêts à retourner auprès de notre père éclairé, le Président Alassane Ouattara, pour continuer à apprendre à être des hommes meilleurs pour la Côte d’Ivoire de demain .
En conclusion, je retiens que quand un homme politique prend de mauvaises décisions, on dit qu’il est mal conseillé. Mais ce que l’on ne sait pas, c’est que, quand on dit la vérité à un mauvais homme politique pour le rendre meilleur, il court alerter l’opinion publique qu’il est entouré de traîtres.
Que Dieu bénisse la Côte d’ivoire !”