« Je ne rentrerai pas au Rhdp pour protéger un poste de maire, comme certains l’ont fait, parce qu’il suffirait que j’appelle le ministre Bacongo dans les minutes qui suivent, pour lui dire que je rentre au Rhdp, pour que tout ce qui se passe ici à Tiassalé s’arrête immédiatement, parce que je serai automatiquement le candidat du Rhdp pour les municipales et je n’aurai pas un autre adversaire militant du Rhdp devant moi.
Je ne ferai pas une telle chose. Je n’ai rien contre le Rhdp, ni contre aucun autre parti politique ivoirien.
Je connais presque tous les ministres de ce gouvernement, et certains, depuis au moins 15 ans. Nous avons de très bons rapports et chaque fois que je rencontre l’un d’entre eux, nous ne parlons que de la Côte d’Ivoire, des solutions à trouver pour améliorer la vie des Ivoiriens, des collectivités et de la décentralisation.
Ils savent que pour les intérêts de Tiassalé, je suis prêt à taper à toutes les portes.
Je pense que ce que le président de la République attend de chaque élu, qu’il soit de son parti ou d’un autre parti, c’est d’utiliser intelligemment les ressources publiques mises à sa disposition, même si elles sont largement insuffisantes, pour faire le maximum pour développer sa ville, pour faire le maximum pour améliorer le cadre de vie des populations.
Le président n’attend pas que nous chantions son nom devant les populations, alors que nous ne travaillons pas suffisamment.
Moi, je ne crois que dans la valeur travail et je travaille comme un fou pour faire avancer cette ville.
Depuis mon élection, j’ai déménagé d’Abidjan où vit ma famille, pour m’installer à Tiassalé où je passe, sauf mission à l’extérieur, cinq jours sur 7.
Les populations ne m’ont pas élu pour que je gère leur mairie depuis Abidjan, mais pour que je sois là, à leurs côtés, au quotidien, pour que je sois accessible et disponible pour elles. C’est ma vision des choses et c’est ce que je fais depuis mon élection.
Alors, est-ce que je n’ai pas peur de perdre les élections qui arrivent devant la machine du parti au pouvoir ?
Cette question m’est posée quotidiennement par des gens inquiets, j’ai même des collègues députés qui m’ont conseillé de faire comme certains élus pour avoir la paix et protéger mon poste.
Et, c’est vrai que si je rejoins le Rhdp, je n’aurai plus d’adversaire politique au Rhdp, à Tiassalé. Mais faire cela, c’est avouer que pour mes propres intérêts, pour protéger un poste, je suis capable de piétiner toutes les valeurs dans lesquelles je crois et pour lesquelles, depuis 2007, je me bats, ces valeurs pour lesquelles j’ai passé 12 mois à la Maca de décembre 2007 à décembre 2008.
On ne construira jamais une société solide avec des élus qui agissent de cette façon, on ne construira jamais une société d’égalité et de justice, avec des élus qui sont capables de toutes les compromissions pour préserver leurs intérêts.
J’ai déposé une proposition de loi pour interdire la transhumance des élus, je pense que c’est de cette manière que les populations reprendront confiance dans la politique et que les élus seront exclusivement au service des populations.
Il faut que les élus respectent leurs paroles, leurs engagements pris devant les populations.
Donc, je n’irai pas dans un parti politique. En tant que maire indépendant, je travaille pour les militants de tous les partis politiques qui sont à Tiassalé, jamais, je n’ai demandé à un administré son appartenance politique.
En tant que maire indépendant, mon équipe et moi, avons un bilan, nous avons transformé la ville de Tiassalé en quatre ans et aucune personne de bonne foi ne peut nier cela.
On change un maire qui n’a pas de bilan, qui n’a pas travaillé, qui n’a pas impacté sa ville et ses populations. On ne change pas un maire qui est officiellement reconnu comme l’un des meilleurs du pays.
En conséquence, ce sera à la population de Tiassalé, majoritairement, de décider, souverainement, ce qui est bien pour elle et son choix devra librement s’exprimer dans les urnes.
Le combat que nous avons à mener, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait aucune fraude, aucune violence ici à Tiassalé parce que j’entends les propos tenus par certains qui déclarent qu’ils utiliseront tous les moyens pour gagner.
Dans une élection, on n’utilise pas tous les moyens pour gagner. On va devant une population, on lui présente un projet, on lui présente une vision adossée à une trajectoire personnelle et on la laisse décider. C’est le seul moyen.
Il n’y en a pas d’autres. On ne peut pas compter sur la commission électorale pour gagner, ni sur la fraude, ni sur la violence. Ça ne passera pas ici à Tiassalé.
Les élections municipales et régionales ne sont pas des élections de politique politicienne, ce sont des élections de développement, elles n’ont rien à voir avec des partis politiques.
Le développement demande d’un élu trois choses : un leadership avéré, une vision, un amour sincère pour les gens au service de qui on se met. Ce sont ces trois choses qui font avancer la société, avant l’argent.
Car, on peut vous donner des milliards, si vous n’avez pas de vision, si vous n’avez pas de leadership, si vous n’avez pas l’esprit de sacrifice, vous n’apporterez aucun changement à votre société et vous ne serez entourés que de suiveurs.
Vous voulez être des leaders de demain ? Commencez par décider aujourd’hui que plus rien ne doit se faire dans ce pays, comme avant.
Il s’agit là, d’un engagement. Et ce n’est pas facile devant la corruption et l’argent roi.
Le Député-maire Assalé Tiemoko.
Propos tenus devant les jeunes de « ODEL-TIA » vendredi 31 mars après la conférence sur le thème : « Quels types de leaders pour une nation »?
SERCOM MAIRIE.