« Je n’ai jamais cru à la décrispation Ouattara-Soro », Affoussiata Bamba-Lamine IVOIRE TV5
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« Je n’ai jamais cru à la décrispation Ouattara-Soro », Affoussiata Bamba-Lamine

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Dans cet entretien qu’elle a accordé à La Revue de GPS de ce mois de septembre, Maître Affoussiata Bamba-Lamine, avocate au barreau de Paris, membre de la Commission d’orientation de Générations et peuples solidaires, se prononce entre autres sur l’acharnement politico-judiciaires dont le mouvement de Guillaume Soro continue d’être l’objet.

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Avec l’arrestation de l’ex-député Kando Soumahoro, GPS fait à nouveau face à la justice avec le sempiternel sujet de sa dissolution. Juridiquement, GPS est-il dissous ou non ?

Non ! GPS n’est pas dissous. Cette dissolution avait été prononcée à titre de peine complémentaire par une décision de justice ayant condamné de façon tronquée le Président Guillaume Soro et plusieurs de ses collaborateurs à 20 ans de prison. Dans aucun acte de justice, vous ne trouverez trace de l’inculpation de GPS. Mieux, à la suite des condamnations en 1ère instance, nous avons interjeté appel puis plus tard introduit un pourvoi en cassation.

L’article 605 du Code de procédure pénale est clair à cet effet : « Pendant les délais du recours en cassation et s’il y a eu recours, jusqu’au prononcé de l’arrêt de la Cour de cassation, il est sursis à l’exécution de l’arrêt objet du recours, sauf en ce qui concerne les condamnations civiles. » En outre, il faut savoir que GPS a été déclaré sous le régime d’association et non de parti politique. La justice ne saurait donc être juridiquement habilitée à le dissoudre.

Malgré l’argumentaire du collectif des avocats de GPS dont vous faites partie, la justice demeure ferme à l’idée de la dissolution du mouvement. Comment expliquez-vous cela ?

Cela s’explique par le fait que ce procès est tout simplement politique. Nous les avons défaits sur le terrain juridique. Je vous informe que dans sa volonté de faire passer GPS pour un parti politique, le procureur est allé jusqu’à fouiller et trouver ses éléments de preuves sur les réseaux sociaux au lieu de s’en remettre au dossier de déclaration de l’association introduit au ministère de l’Intérieur.

Avez-vous des éléments qui indiquent que ces décisions de justice sont politiquement motivées ?

Bien sûr. Je viens de vous exposer toutes les contorsions faites au droit pour valider une décision qui est loin d’être fondée. En réalité, il s’agit pour eux de casser l’appareil devant servir à Monsieur Guillaume Soro dans la conquête du pouvoir d’État. Mais, ils oublient une vérité historique : ce n’est pas l’appareil qui fait l’homme mais plutôt l’homme qui fait l’appareil.

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En plus d’être l’avocate de GPS, vous êtes également une cadre du mouvement. En cette dernière qualité, ne songez-vous pas à une solution politique permettant de contourner cet obstacle politico-judiciaire de la dissolution et ainsi préserver la liberté des cadres et militants ?

Cette question pourrait m’amener à éventrer des stratégies. Or, une stratégie qui est sue de tous n’en est plus une. Souffrez donc que je m’arrête là.

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En moins d’une semaine, ce sont deux cadres de GPS qui ont été jetés en prison. Ce qui est reproché à El Hadj Mamadou Traoré est-il à vos yeux une infraction à même de valoir une privation de liberté ?

Vous savez, il n’y a que sous nos cieux où l’on a tendance à déifier les présidents qu’arrivent ces situations regrettables. En France, un citoyen est allé jusqu’à gifler le Président Macron sans que cela n’ait outré qui que ce soit. Est-il utile de rappeler que le Président Ouattara, alors dans l’opposition, a tenu des propos aussi subversifs que grave sans que cela ne lui ait valu la foudre judiciaire ? Rappelez-vous les propos du genre : « Je frapperai ce pouvoir et il tombera ». Ou encore : « Je rendrai ce pays ingouvernable. »

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Quelle analyse faites-vous de ce regain de répression contre GPS et ses cadres alors que les derniers échanges téléphoniques entre son Président et Alassane Ouattara donnait à espérer une décrispation entre les deux hommes ?

Ne nous faisons pas d’illusion. Ce que nous constatons, s’inscrit dans la logique du Président Ouattara de se maintenir au pouvoir. Et pour ça, il est prêt à tout écraser sur son passage. Vous avez dit décrispation ? J’y voyais plutôt un piège dans lequel il fallait entraîner Guillaume Soro et ses collaborateurs en exil. Je n’ai jamais cru à cette décrispation.

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Jean Camille H.

Je suis rédacteur, passionné de lecture et de découverte. Retrouvez mes articles sur IVOIRE TV5.

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