Après des mois de spéculations et de préparations, l’intervention militaire au Niger, envisagée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), est désormais annulée, selon une source diplomatique proche du dossier cité par RFI.
La CEDEAO avait initialement mobilisé ses troupes en prévision d’une éventuelle intervention militaire au Niger. Les pays contributeurs avaient rassemblé leurs forces et avaient préparé leurs soldats pour cette mission. Cependant, les derniers développements suggèrent que cette option a été abandonnée. Les troupes mobilisées ont déjà été démobilisées et renvoyées dans leurs pays respectifs. De plus, elles auraient reçu les primes qui leur étaient promises.
Les détails de cette décision de démobilisation restent encore flous, mais selon un diplomate d’un des pays membres de la CEDEAO cité par RFI, la perspective d’une opération armée a perdu de sa pertinence au fil du temps, amenant à la dissolution discrète des troupes mobilisées.
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De plus, la rencontre des officiers de l’organisation, qui était prévue à Sokoto, au Nigeria, pour la fin du mois d’octobre, n’a toujours pas eu lieu. L’annulation de cette réunion aurait été attribuée à “une mauvaise organisation”. Selon certains analystes, c’est précisément lors de cette réunion que l’annonce de la démobilisation aurait dû être faite.
Le prochain sommet de la CEDEAO est programmé pour le 10 décembre à Abuja, où il est probable que les dirigeants des États membres aborderont les détails de cette décision de démobilisation et discuteront de la manière dont la CEDEAO compte gérer les relations avec le Niger dans l’avenir.
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Cette décision fait suite à une période de tensions entre la CEDEAO et le Niger. En juillet, après un coup de force à Niamey, la CEDEAO a imposé des sanctions économiques contre le pays et a menacé d’intervenir militairement si l’ordre constitutionnel n’était pas rétabli.
Mi-août, une réunion des chefs d’état-major des membres du bloc s’est tenue à Accra, où la CEDEAO a déclaré qu’elle était “prête à intervenir” dès que les dirigeants des pays ouest-africains donneraient l’ordre d’intervenir.
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Cependant, les militaires au pouvoir au Niger avaient clairement indiqué la semaine dernière que toute intervention de la CEDEAO serait confrontée à de graves conséquences. “Attaquer le Niger, c’est la fin de la CEDEAO”, a averti le général Mohamed Boubacar Toumba, ministre de l’Intérieur du Niger, lors d’une intervention au Forum Paix et Sécurité de Lomé le 22 octobre.