Laurent Gbagbo revient sur sa candidature à la Présidentielle 2025 et répond à ses détracteurs. Lors de son intervention, l’ex-Président ivoirien raconte ce qu’il reproche à ses détracteurs et donne sa version des faits suite à une des principales causes des poursuites judiciaires à son encontre.
Poursuites judiciaires qui aujourd’hui est utilisé comme le principal prétexte de l’invalidation de sa candidature aux élections présidentielles à venir.
»Vous voyez, depuis que je suis venu, les militants du PPA-CI n’ont fait que m’interroger sur ma candidature à l’élection présidentielle de 2025. J’ai fini par dire Oui et j’ai dit Oui.
Mais il y’a les gens qui disent, Laurent Gbagbo n’a pas son nom sur la liste électorale parce qu’il a été condamné.
Je voudrais que nous parlions un peu de ma condamnation, un tout petit peu. En 2010, nous avons fait campagne, nous avons fait l’élection présidentielle et le seul arbitre des élections en Côte d’Ivoire, c’est le Conseil Constitutionnel. Le seul arbitre m’a proclame élu en 2010. Ayant été proclamé élu, le Conseil constitutionnel est venu me faire prêter serment à la Présidence de la République, et m’a renvoyé à mes tâches, c’est à dire gouverner. Donc le lendemain, j’ai formé mon gouvernement dont certains membres sont ici et nous avons commencé à travailler.
Mais la-bas, eux qui étaient retranchés au golf hôtels, ils n’étaient pas d’accord.
Ils ont d’abord commencé à menacer le Gouverneur de la BCEAO, Dakoury Henri, que j’ai trouvé brave et courageux. Il leur a répondu que depuis quand la BCEAO s’occupe du règlement des problèmes électoraux dans un pays. Ce n’est pas mon problème, mon problème c’est de gérer le FCFA en Afrique de l’Ouest et je le gère. Ils n’ont pas été contents de cette réponse, et ont continuer à le pilonner. A la fin, voyant qu’ils ne réussissaient pas à lui tordre le cou, à une réunion tenue au Mali où je n’étais pas présent, ils l’ont vidé et l’ont renvoyé de son poste de Gouverneur sous la forme déguisée d’une démission.
Quand ils ont fini à la BCEAO, le Gouverneur par intérim qui l’a remplacé nous jouait des tours, faisant en sorte que la Côte d’Ivoire n’ait pas à sa disposition les sommes d’argent dont elle avait besoin. Or quand même, la BCEAO c’est nous. L’UEMOA c’est la Côte d’Ivoire. 40% de ce que gagne l’UEMOA c’est grâce à la Côte d’Ivoire. J’ai donc dit ce n’était pas possible et j’ai coupé le pont avec Dakar. Et j’ai pris la succursale de la BCEAO en Côte d’Ivoire comme notre Banque centrale. De ce fait, tout ce que nous Et c’est donc avec ce système que nous avons continué à payer les fonctionnaires. Un matin, nous venons en Conseil des Ministres, on nous apprend que la BICICI, la SGBCI et la SIB ont fermé et que les dirigeants sont partis en vacances en France. J’ai dit « Han bon, c’est comme ça. « J’ai procédé immédiatement à la nationalisation de ces banques. Les ivoiriens qui y travaillaient, je les ai fait revenir et étaient tous contents et enthousiastes. Ils ont ouvert les portes et nous avons travaillé. C’était à la fin du mois.
Quel est ce pays où quelqu’un va être loin et intervenir sur nos salaires, que nous gagnons à la sueur de nos fronts ? Ce n’est pas possible. On a donc fait ça et on a pu payer nos salaires. Donc quand j’étais en prison à la Haye, Ils me font un procès ici et puis on parle de braquage de la BCEAO. Moi Gbagbo ? Braquer une banque ? C’est manger qui me manque ? Ils savent très bien que ce que j’ai fait, ils ne peuvent pas le dire. Parce que s’ils veulent me reprocher quelque chose, il faut qu’ils disent Gbagbo a nationalisé deux banques françaises en Côte d’Ivoire. C’est ça qui est la vérité. S’ils disent ça, ils savent que les ivoiriens vont aimer. Sinon ils peuvent dire aussi, Gbagbo a coupé avec la BCEAO-Dakar et qu’il a pris son autonomie en Côte d’Ivoire au niveau de la banque centrale, mais ça aussi ils ne peuvent pas dire maintenant parce que c’est ça l’AES est entrain de faire actuellement.