Lundi soir, le président des Etats-Unis Donald Trump a pris la décision de suspendre indéfiniment la contribution américaine à l’Organisation mondiale de la santé dans 30 jours si elle ne s’engageait pas à des «améliorations» majeures. Le patron de la Maison Blanche n’exclue pas la possibilité que son pays remette en cause l’adhésion à l’OMS.
A travers une lettre relayée par un tweet nocturne, lundi 18 mai, le président américain a laissé entendre que sa décision de suspendre le financement américain à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) deviendra effective à moins que l’organisation s’engage, sous 30 jours, à procéder à des «améliorations» de grandes tailles.
Il convient de retenir que dans cette lettre adressée à Tedros Adhanom Ghebreyesus, DG de l’OMS, Trump a également laissé entendre qu’il y a possibilité que l’adhésion des Etats-Unis à l’OMS soit remise en cause.
« Il est clair que les faux pas répétés de votre part et de votre organisation pour répondre à la pandémie ont coûté extrêmement cher au monde. La seule voie à suivre pour l’Organisation mondiale de la santé est de pouvoir prouver son indépendance vis-à-vis de la Chine », a-t-il ajouté dans sa lettre.
Il importe de souligner que Washington est le premier fournisseur de l’agence onusienne. Comme précisé dans sa lettre l’administration américaine a déjà entamé des discussions avec l’OMS sur des moyens pour réformer l’institution.
L’OMS promet une évaluation indépendante
Pour rappel, le président américain avait demandé à son administration d’arrêter de financer l’OMS, car il lui reproche d’avoir « failli à ses devoirs essentiels » dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. L’OMS a été accusé par le locataire de la Maison Blanche d’avoir incité à la « désinformation » chinoise à propos du virus, ce qui aurait poussé à une grande crise sanitaire.
« Toute la journée de lundi, les critiques à l’égard de l’OMS ont fusé à Washington, tantôt de la part de Mike Pompeo, tantôt de la part de Donald Trump qui reproche à l’OMS, à mots à peine couverts, sa complaisance à l’égard de la Chine », analyse Matthieu Mabin, correspondant de France 24 à Washington. Un peu plus tôt le lundi, Donald Trump avait lancé : « Je ne suis pas content de l’Organisation mondiale de la santé », « ils sont une marionnette de la Chine ».
Le même jour, au cours de l’assemblée mondiale de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus a réaffirmé qu’elle avait tiré la sonnette d’alarme « rapidement » et « souvent », et qu’une enquête « indépendante » serait lancée sur la réponse à la pandémie de l’OMS et de ses États membres « le plus tôt possible au moment approprié ».