L’actualité du Niger suite à la crise que traverse le pays continue de susciter assez de diverses réactions ! Cette décision des Etats-Unis ne manque pas de fait réagir !
La France et les Etats-Unis l’ont tout de suite reconnu : avec la chute du président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet par un coup d’Etat militaire, l’Occident a perdu un allié stratégique au Niger. Mais au-delà de ce constat, très vite, des premières divergences ont fait irruption entre les deux partenaires principaux du gouvernement déchu. Avec, en particulier, des points de vue très différents sur la réponse à adopter face à une junte qui s’accroche au pouvoir.
Entre diplomaties américaine et française, le clivage s’est intensifié à l’issue de la première réunion des dirigeants des pays de la Cedeao au sujet du Niger, le 10 août dernier. Si la négociation doit rester la priorité, il a également été acté le déploiement d’une “force en attente” de l’organisation régionale, laissant encore aujourd’hui planer la possibilité d’une intervention militaire.
La France et les États-Unis ont approuvé la position de leurs alliés d’Afrique de l’Ouest. Mais chacun à leur manière. Alors que Paris affirmait “son plein soutien à l’ensemble des conclusions” de la Cedeao, y compris les plus radicales, Washington insistait de son côté sur la “détermination de la Cedeao à explorer toutes les options pour une résolution pacifique de la crise”.
Le 15 août, Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, ajoutait même que les Etats-Unis restaient “concentrés sur la voie diplomatique pour obtenir le retour à l’ordre constitutionnel”.
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Pour preuve de cette stratégie menée par Washington, une nouvelle ambassadrice américaine doit arriver au Niger dans les prochains jours, Kathleen FitzGibbon. Une nomination qui fait suite à la visite au Niger le 7 août dernier de la sous-secrétaire d’Etat, Victoria Nuland, qui avait pu s’entretenir avec un représentant de la junte.
L’exécutif américain l’assure pourtant : “Ce n’est pas le signe d’un changement de politique des Etats-Unis, mais de leur implication continue” dans cette crise. Mais ces initiatives passent mal au Quai d’Orsay.
Car certains considéraient que le fait d’affecter une ambassadrice au Niger en pleine crise, c’était comme approuver le coup d’État qui s’est passé, ce qui n’est clairement pas le cas. Juste pour rassurer l’état du Niger de leur volonté à les accompagner dans cette période de crise.
Du côté de la France, entretenir une relation diplomatique avec les militaires nigériens ne semble pas être à l’ordre du jour. Cela paraîtrait de toute façon utopique, tant l’ampleur du discours anti-français est fondamentale dans la stratégie du régime putschiste. Mais la France ne compte pas laisser tomber tous ses intérêts dans la région. Économiques, déjà, alors que l’uranium nigérien représente toujours une part importante de l’approvisionnement français, sans pour autant que l’Hexagone y soit dépendant.
Mais c’est surtout sur le volet militaire que la France ne compte pas abandonner sa présence au Niger. Une base aérienne est toujours opérationnelle près de Niamey, servant principalement aux opérations de renseignement des drones français, ainsi qu’au stationnement de plusieurs avions de chasse et quelques hélicoptères.
En parallèle, près de 1 500 soldats sont aujourd’hui encore déployés au Niger, principalement autour de la lutte anti-djihadiste. Ces derniers restent toutefois sous le commandement de l’armée nigérienne. Un accord datant du départ précipité des forces françaises du Mali, en août 2022, et sur lequel la junte compte bien revenir.
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Pour autant, Paris refuse pour l’instant de rapatrier ses troupes : la diplomatie française estime que le régime putschiste est illégitime, il n’est donc pas en droit de pouvoir révoquer un accord signé entre Paris et le gouvernement de Mohamed Bazoum.