Canal+ Guinée a suspendu le signal de trois médias critiques du pouvoir entre le 6 et le 9 décembre, à la demande des autorités du pays.
Les chaînes concernées sont Radio France Internationale (RFI), TV5 Monde et Africanews. Elles sont toutes accusées de diffuser des informations “mensongères” et “incitatoires” à l’encontre du gouvernement du colonel Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir par un coup d’État en septembre 2021.
Dans une lettre adressée à Canal+, le ministre guinéen de la Communication, Oumar Sankaré, intime à la chaîne de retirer les trois médias de son bouquet “sans délai, jusqu’à nouvel ordre” pour des “raisons de sécurité nationale”.
Cette décision a suscité de vives critiques de la part des organisations de défense des droits de l’Homme. Amnesty International a dénoncé une “atteinte grave à la liberté de la presse”.
“C’est une attaque contre la liberté d’expression et la démocratie”, a déclaré Mahamat Saleh Annadif, le chef du bureau Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International. “Les autorités guinéennes doivent immédiatement rétablir la diffusion de ces médias.”
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Canal+ n’a pas commenté cette décision.
Cette suspension est la dernière d’une série de mesures prises par le gouvernement guinéen pour museler la liberté de la presse. En novembre, le procureur général avait ordonné la fermeture de plusieurs médias, dont le journal en ligne Guineenews.
Le colonel Doumbouya a promis de rétablir la démocratie en Guinée, mais ses détracteurs l’accusent de se rapprocher de l’autoritarisme.