Selon les révélations d’Africa Intelligence, en désaccord avec le régime du gouvernement ivoirien actuel, Guillaume Soro a refusé de poursuivre les échanges avec Ouattara entrepris par Blaise Compaoré et une offre du président togolais.
En effet, l’ancien président burkinabé a cherché à favoriser les échanges entre le président ivoirien et Guillaume Soro, mais leurs relations de défiance réciproque ont fait obstacle à cette démarche. Blaise Compaoré s’est rendu à Dubaï, puis Abu Dhabi, où il reçoit des soins au LLH Hospital depuis plusieurs semaines, sur un échec. Selon notre source, au cours des derniers mois, l’ancien président du Burkina Faso a intensément travaillé pour favoriser le dialogue, voire un rapprochement, entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son ancien Premier ministre Guillaume Soro, qui est devenu son opposant et vit en exil depuis 2019.
Mentor de Guillaume Soro durant la période où ce dernier dirigeait la rébellion ivoirienne (2002-2010), Blaise Compaoré a fait de nombreux efforts pour persuader Alassane Ouattara d’accepter d’initier un dialogue. C’est ainsi que l’ex président du Burkina a sollicité l’aide de Souleymane Kamaraté, surnommé « Soul to Soul », ancien directeur de protocole de Guillaume Soro, qui lui a rendu visite en mars dernier à sa résidence située à Cocody Ambassade, dans le nord d’Abidjan. Lors de cette discussion privée, Blaise Compaoré a fortement encouragé Soul to Soul qui avait été libéré peu de temps auparavant, à ce que l’approche de reprise de contact souhaitée par Guillaume Soro se concrétise en un processus de normalisation des relations et à une rencontre en personne.
Quelques jours avant les appels téléphoniques entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro fin mars 2024, l’ex-président burkinabé Blaise Compaoré avait fait parvenir à ce dernier, par l’intermédiaire de Souleymane Kamaraté Koné dit “Soul to Soul”, le numéro de téléphone privé du chef d’État ivoirien. C’est ainsi que Guillaume Soro a pu contacter Alassane Ouattara, avec qui il a eu un échange pour la première fois cinq ans après. Bien que Blaise Compaoré ait tenté de relancer les discussions, la reprise des échanges n’a pas pu se poursuivre. Les positions des parties sont restées relativement figées et une méfiance mutuelle persistante a fait obstacle à tout progrès.