La pré-campagne de l’élection à la présidence de la FIF (Fédération Ivoirienne de Football) bat son plein depuis quelques semaines au bord de la lagune Ebrié. Les candidats déclarés tels que Sory Diabaté, Didier Drogba et Idriss Diallo sont sur le terrain pour rallier à leur cause les clubs (L1, L2, D3) et les groupements d’intérêts du domaine du football.
Gadji Celi, le premier capitaine Eléphants à avoir brandi la première coupe d’Afrique des Nations remportée par la Côte d’Ivoire en 1992 au Sénégal, suit de très près cette rude empoignade depuis Paris où il réside. Il a déjà une petite idée du candidat qui aura ses faveurs pendant le vote, en sa qualité de vice-président de l’Asec Mimosas. Découvrez son choix dans cet entretien, qu’il nous a accordé le dimanche 26 avril 2020.
· Bonjour Gadji Celi, comment allez-vous à Paris par ce temps de confinement ?
– Oh…la santé ça va. Je me porte bien, Mais c’est difficile de rester cloîtré toute la journée à la maison. N’empêche, c’est un problème de pandémie, donc on doit s’y faire pour la santé de tous. On prie seulement que ça prenne fin le plus tôt possible.
· Avez-vous l’occasion de suivre l’actualité ivoirienne ces temps-ci?
– Bien sûr. Elle est dominée par le coronavirus comme en France et partout ailleurs. Et puis, en tant qu’ancien footballeur et dirigeant de l’Asec Mimosas, je suis avec beaucoup d’intérêt la pré-campagne de l’élection prochaine à la présidence de la FIF.
· Vous étiez régulièrement en équipe nationale de 1980 à 1992. Vous connaissez certainement la plupart des candidats en lice ?
– Oui, je suis lié à tous ces candidats d’une manière ou d’une autre. Ce sont de vieilles connaissances, certains sont des amis. Idriss Diallo par exemple était dirigeant à l’Asec. J’ai connu ensuite les autres à la FIF. On a beaucoup d’affinités. Je suis également proche de Didier Drogba que j’ai connu quand j’étais dans le staff du président Jacques Anouma. J’étais d’ailleurs à son mariage à Monaco où il m’a invité.
· Comme vous semblez bien les connaitre, lequel est votre candidat ?
– (Rire) C’est une question difficile. Car c’est un choix extrêmement difficile à faire. Plus les candidats sont proches, plus le choix devient difficile…
· Oui, mais dites quand-même qui vous supportez ?
– D’abord, il faut que je vous dise que je suis actuellement vice-président de l’Asec Mimosas. Même étant en France, le Club m’a renouvelé sa confiance. Je suis toujours vice-président du club jaune et noir. A ce titre, je ne peux prendre une décision, sans m’en référer à la direction de mon club. Chaque équipe de première division vote. Le vote de ma direction est donc le mien. On a notre cuisine interne et on choisit collectivement un candidat. Je suis solidaire du candidat que M. Roger Ouegnin et mes autres collègues dirigeants de l’Asec choisiront. Donc le choix de l’Asec est mon choix. Mais la campagne continue. L’Asec choisira donc son candidat le moment venu.
· Avez-vous été contacté personnellement par des candidats ?
– Non, pas directement. J’ai été joint plutôt par téléphone par des représentants des candidats. Ce sont eux qui m’ont expliqué les programmes des uns et des autres. Les différents projets ne sont pas mal. Tous vont dans le sens du développement de notre football.
· On a cependant l’impression que ce sont des dirigeants actuels ou anciens de la FIF, qui affrontent un ancien footballeur, en l’occurrence Didier Drogba.
– Tout à fait. C’est le tableau que ça présente. Mais ça peut être aussi le fait du hasard. Ce que je remarque cependant, c’est que les anciens joueurs de l’Union des anciens footballeurs de la Côte d’Ivoire (UAFCI) ont décidé de voter pour Sory Diabaté. Pourquoi n’ont-ils pas choisi leur collègue ancien joueur Didier Drogba ? Bon, ils ont certainement leurs raisons. Et puis on est en démocratie, hein ! (Rire)
· C’est vrai que votre candidat sera celui de l’Asec, mais si vous devriez personnellement voter pour l’un d’entre eux?
– (Il se marre) C’est une question piège ! Ils méritent tous d’être président de la FIF, par rapport à leurs profils et leurs expériences.
· Mais certains observateurs relèvent que le fait de n’avoir jamais travaillé dans une fédération, est un gros handicap pour Didier Drogba par exemple…
– Noon, je ne crois pas que cela soit un handicap. S’il est élu, il suffit qu’il se fasse entourer de personnes de qualité et d’expériences et le travail se fera sans problème. Même si pour Sory Diabaté et Idriss Diallo, avoir déjà pratiqué la FIF, est un atout. Mais, tous ces candidats ont leurs chances intactes en attendant le jour de l’élection. Et puis, il peut y avoir des ralliements à la dernière minute.
· Si un candidat une fois élu, vous sollicitait pour travailler avec lui à la FIF ?
– (Rire) Pourquoi pas ? Mais ce sera avec l’accord de Me Roger Ouegnin et mon club l’Asec. Si mon président ne valide pas la proposition, je n’accepterai pas, c’est clair.
· Si Me Roger Ouegnin vous donne son OK par exemple, vous rentrerez à Abidjan pour travailler à la FIF?
– Ah… Ça, c’est autre chose. Je peux être en France et travailler pour la FIF. Je le fais déjà pour l’Asec à partir de la France, non ? Je peux faire pareil. Donc, je n’ai pas besoin de venir à Abidjan pour être utile à la FIF (Rire).
Réalisée par téléphone par Eric Chasseur