La Cité N’Zassa de Treichville a vécu un drame dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 février suite à l’effondrement d’un immeuble.
Selon un dernier bilan dressé par le Premier adjoint au maire de Treichville, Jérôme Ahissi, à l’occasion d’un point de presse tenu hier 1 février 2022 à la salle des conseillers de la Mairie de Treichville, 7 personnes ont trouvé la mort et 15 autres ont été blessées. Il a indiqué que sur instruction du premier magistrat de la commune de Treichville, Amichia François, la prise en charge médicale des blessés a été totalement assurée par le Conseil municipal de Treichville.
Par ailleurs dressant un bilan global de ce drame, il a indiqué que 108 personnes provenant de 17 familles ont été directement impactées par cet accident. Réagissant à cet énième effondrement de bâtiment qui a encore fait des victimes, Issiaka Diaby, président du Collectif des Victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) dans une déclaration a crié son indignation : « des ivoiriens meurent, des habitants de la Côte d’Ivoire meurent dans ces effondrements d’immeubles sans qu’aucune mesure draconienne ne soit prise pour régler ce problème grave de sécurité publique » a-t-il déploré.
Celui qui était sous les projecteurs en s’opposant avec son collectif au retour de l’ex Président Laurent Gbagbo acquitté par la Cour Pénale Internationale, a dénoncé ce qu’il qualifie de « laxisme du gouvernement ivoirien face à ce drame qui devient national ».
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Evoquant la cause probable de ces drames, Issiaka Diaby évoque « la corruption » qui sévit dans le secteur de la construction. « Pour avoir intégré le secteur porteur de la fabrication de fer à béton, nous avons pu nous rendre compte que la plupart des fers à béton qui sortent des usines sont de très mauvaise qualité et très dangereux et je dirais qu’ils ne sont pas conformes aux normes exigées pour la construction de certaines maisons, immeubles et autres édifices ». Poursuivant dans ces déclarations, Issiaka Diaby a révélé qu’une récente enquête conjointe a été effectuée par son collectif et les services du ministère du commerce et de l’Industrie « chez des fabricants et des revendeurs de fer à béton ». A l’issue de cette enquête, à en croire Diaby, les résultats sont effarants : « sur 12 industriels fabricants du fer à béton, 6 au moins fabriquent ce dangereux fer à béton » révèle-t-il. Poursuivant dans ces investigations, cette équipe conjointe CVCI/Ministère du Commerce et de l’Industrie a visité 14 revendeurs qui tous sans exception « écoulent sur le marché ivoirien ce dangereux type de fer à béton de construction » a t-il indiqué.
Preuves à l’appui, Diaby a signifié que le CVCI, a porté plainte devant les autorités judiciaires contre ces fabricants indélicats après avoir porté ces faits graves à la connaissance du Premier ministre, Chef du gouvernement. Un procès d’ailleurs est en cours au Tribunal de Première Instance de Yopougon entre le CVCI et des fabricants incriminés. Issiaka Diaby dit avoir fait les frais d’une interpellation extrajudiciaire par des forces au service ces puissants industriels avant « d’être blanchi par un juge d’instruction après deux ans d’enquête ».
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Issiaka Diaby a réaffirmé sa volonté de poursuivre son combat contre tous ces industriels et de ne point céder aux menaces et autres intimidations d’où qu’elles viennent. Pour clore son propos, il a lancé un appel au Chef de l’Etat, mais aussi au ministère du commerce et de l’industrie et à celui en charge de la construction, de l’urbanisme et du logement afin d’agir pour mettre fin à la production et à la vente de fer à béton qui ne répond pas aux normes exigées. « Il faut que quelque chose soit fait pour mettre fin à ces pratiques dangereuses. Il est de notre devoir de dénoncer mais il est aussi du devoir des autorités compétentes de tout mettre en œuvre pour que l’ordre soit respecté et les lois respectées dans toute leur rigueur contre les auteurs d’actes infractionnels » plaide Issiaka Diaby.
