District de Bamako : La junte a-t-elle démantelé ou brouillé une piste sûre de ravitaillement des terroristes ?

La question reste encore posée aux autorités de la Transition malienne après avoir instruit le Gouverneur du District de Bamako de prendre des mesures fortes contre les acteurs de la filière Bétail et Viande exerçant dans les marchés de certaines communes du District.

Au lendemain de la double attaque meurtrière contre l’aéroport de Bamako-Sénou et le camp de formation d’élèves gendarmes à Faladié, le Gouverneur du District, Abdoulaye Coulibaly a décidé de passer à l’offensive en renforçant durablement les mesures de sécurité et de contrôle sur la capitale malienne. Désormais, les entrées et sorties sont sous haute surveillance.

La junte de Bamako a-t-elle mis fin à une voie stratégique de ravitaillement des terroristes opérant à Bamako ? Cette question se pose après l’annonce de la fermeture des marchés à bétail dans certaines communes de la capitale par le Gouverneur du District de Bamako, « une décision qui soulève des soupçons sur les liens entre les commerçants et les groupes armés ? ».

Suite aux attaques simultanées contre l’aéroport de Bamako-Sénou et le camp de formation des élèves gendarmes de Faladié le 17 septembre, la réaction des autorités maliennes ne s’est pas fait attendre. Le Gouverneur du District a ordonné le 19 septembre la fermeture de 07 marchés de bétail, invoquant des mesures de sécurité renforcées. Cette décision survient dans un contexte où la capitale est en proie à une recrudescence des violences.

La circulaire du Gouverneur vise particulièrement les marchands de bétail, alimentant ainsi des spéculations quant à leur rôle potentiel dans les activités terroristes. En effet, les éleveurs, souvent issus de la communauté peuhle, sont fortement présents dans le commerce de bétail, un secteur clé au Sahel. La fermeture des marchés laisse planer l’hypothèse que ces lieux pourraient servir à acheminer des armes et des combattants terroristes en toute discrétion.

Cette mesure, bien qu’axée sur la sécurité, représente un coup dur pour l’économie malienne déjà fragilisée par une décennie de guerre contre les groupes armés. Les marchés de Lafiabougou Koda, Sabalibougou, Faladié Solola, Faladié zone aéroportuaire, de Niamana, de Djelibougou et de la Zone industrielle (Sotuba et Quinzambougou) entre autres, sont fermés jusqu’à nouvel ordre, perturbant ainsi un secteur vital pour les éleveurs et les consommateurs.

Les moyens de transport utilisés par les assaillants lors des récentes attaques auraient-ils été dissimulés dans des camions de bétail ? Bamako soupçonne que ces marchés pourraient servir de couverture pour le transit de terroristes, d’armes et de matériel militaire. Bien que les raisons de cette décision ne soient pas encore totalement claires, il est certain que Bamako explore une nouvelle stratégie pour déjouer les réseaux terroristes.

Le mystère reste entier quant aux motivations réelles derrière cette fermeture brutale des marchés. Les jours à venir pourraient apporter des éclaircissements sur cette décision qui, bien qu’elle soit perçue comme une réponse directe aux menaces terroristes, pèse lourdement sur l’économie et la vie quotidienne des habitants de Bamako.

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