Lors de son intervention à la tribune de l’ONU, le ministre malien des Affaires étrangères a mis en garde contre toute invasion militaire au Niger, a indiqué, ce dimanche 24 septembre 2023, le site Sputnik.
Le Mali ne veut pas entendre parler d’une intervention militaire au Niger et est prêt à réagir si cela se produit, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop lors du forum des Nations Unies. Bamako monte toujours la garde. Alors que le spectre d’une intervention armée plane toujours sur le Niger, le Mali continue de protester. Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne, a prévenu les Nations Unies qu’en déployant des forces au Niger, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) mettrait en péril la stabilité de la région. Le ministre a comparé l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011, qui a eu lieu avec l’approbation des Nations Unies.
Une opération qui a semé le chaos dans le pays et provoqué « l’ expansion du terrorisme » au Sahel, a rappelé le responsable, appelant à ne pas répéter les erreurs du passé. ” Le Mali reste fermement opposé à toute intervention militaire de la CEDEAO, qui aurait des conséquences désastreuses pour le Niger ainsi que pour l’ ensemble de la région. Toute intervention militaire au Niger- ” j’entends dire toute agression, toute invasion-constitue une menace directe pour la paix et sécurité du Mali. Nous ne resterons pas les bras croisés” , a-t-il déclaré devant les Nations Unies. Abdoulaye Diop a également dénoncé les sanctions imposées par la CEDEAO au Niger, parlant de restrictions « injustes, illégales et inhumaines ».
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Ces répressions semblaient alarmantes, même au sein des Nations Unies, puisque le chef de l’agence d’aide humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, a demandé à la CEDEAO de les renflouer, comme le rappelle Abdoulaye Diop. L’idée d’une intervention de la CEDEAO au Niger est née après la mise sur la touche du président Mohamed Bazoum. De nombreux pays africains ont par la suite exprimé leur opposition à toute action armée. Le Mali et le Burkina Faso ont notamment annoncé qu’ils considéreraient l’intervention comme une « déclaration de guerre » à leur encontre. Le Niger a par ailleurs répondu qu’il autoriserait ces deux pays à intervenir « en cas d’acte d’agression » sur son sol.
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Plus au nord, Alger a également mis en garde contre une action de la CEDEAO. Le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré qu’une intervention serait ” une menace pour l’Algérie” , deux pays partageant une frontière de plus de 1 000 km. Au Niger même, des voix se sont élevées pour empêcher la CEDEAO de mettre en œuvre ses projets. L’ancien leader Mahamadou Issoufou (2011- 2021) a expliqué qu’une intervention serait « une erreur » et entraînerait des « conséquences humaines et matérielles imprévisibles ». Encore plus éloquent : Le parti du président déchu Mohamed Bazoum s’oppose aussi à toute action armée. Le PNDS Tarayya a notamment souligné qu’une telle opération risquerait de s’enliser et de « s’éterniser dans le temps », au détriment des populations.