Damana Pickass : “n’écoutez pas les politiques qui viennent vous monter les uns contre les autres”

 Le secrétaire général du PPA-CI, Damana Adia Pickass a entamé une tournée dans le cadre d’une vaste tournée de remobilisation des troupes.

La première étape a conduit ce proche collaborateur du président Laurent Gbagbo, dans le région de Gboklè, en pays Godié. Absent du pays depuis 10 ans à la suite de la crise post-électorale qui l’a forcé à rejoindre l’étranger, le fils de la région est passé dans plusieurs villes pour saluer ses parents et leur dire “Yako” pour la souffrance qu’ils ont vécu durant cette guerre.

C’est le cœur meurtri que Damana Pickass visité les différentes fosses communes dans les villages de Gôbrôko, Gnoglouboué, Godjiboué et Adebem. Lors de sa prise de parole à Zégréboué, ce samedi 5 mars 2022, Damana Pickass a invité ses parents à tourner dos au passé et à regarder à l’avenir dans la paix, la réconciliation et le pardon. Il a également demandé aux victimes et aux parents des victimes de désarmer leur cœur tout en privilégiant la cohésion sociale entre autochtones et allogènes dans la région.

« Nous venons de loin avec notre pays. Des choses graves se sont passées et vous ne m’aviez pas vu. Cela fait 10 ans. Un homme n’est pas celui qui reste dans les épreuves. Ce n’est pas celui que les épreuves engloutissent, mais c’est celui qui rencontre des épreuves, qui les croise, qui les traverse et qui avance. Nous avons rencontré des épreuves.

Nous les avons traversées et nous sommes devenus plus forts qu’avant. Dans ces épreuves, nous avons rencontré Dieu qui est le véritable maître de la terre. Nous avons rencontré Dieu, et ce Dieu là nous a montré ce qu’on avait à faire. Et c’est parce que c’est lui qui nous a montré ce qu’on a à faire, qu’on a survécu. Sinon de là où on vient, on ne survit pas. C’était trop difficile. Mais Dieu nous a préservé, il s’est occupé de nous », s’est-il souvenu.

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Et de poursuivre : « Mais pendant qu’on était là, on avait les oreilles tendues ici, parce qu’on savait que les choses graves se passaient ici. On criait parce que les nouvelles qui nous parvenaient, c’était la mort. Quand on t’appelle, on prend d’Adébem jusqu’à la porte de Zégréboué, c’est la mort seulement. C’était difficile et terrible. Quand je suis venu les lois, baoulésé, toute la communauté allogènes m’a accueilli et j’avais même du mal à reconnaître qui était godié et qui était allogène, tellement vous êtes ensemble et vous vivez dans la paix ici. Pour cela, je vous dis merci et je suis fier de vous, parce que l’amour et l’unité que vous faites ici est un exemple que vous avez donné à toute la Côte d’Ivoire. C’est un exemple que vous donné à tous ceux qui vivent ici. Notre région principalement est une région d’accueil. C’est une région que Dieu a béni. Et, c’est parce que Dieu a béni notre région que des frères des autres contrées arrivent chez nous », a-t-il soutenu.

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Puis a conclu : « Tout le monde vit en bonne intelligence. Tout à l’heure le chef de la communauté Burkinabé a dit de très belles choses qui vont dans le sens de la paix. Allons dans le sens de la paix, de la cohésion, de l’unité et de la réconciliation. C’est ce qu’il faut. Je vous encourage à le faire. Jamais ici et dans cette région, les Godiés ne vont s’attaquer aux autres populations. Jamais ! Jamais ! Et nous avons pas d’intérêt particulier à le faire parce qu’on connait la valeur et le sens de la vie. Il faut qu’en Côte d’Ivoire ce soit le temps de la paix et de la réconciliation. Il faut qu’en Côte d’Ivoire, nous puissions faire la paix, la réconciliation, culturel l’amour et créer l’unité entre toutes les populations qui vivent dans notre pays. Je suis content qu’à côté des maisons des godiés, il y ait les maisons des burkinabés, des baoulés. N’écoutez pas les politiques qui viennent vous monter les uns contre les autres. N’écoutez pas les gens qui ne vivent pas avec vous. Ils ne connaissent pas vos réalités, mais pour leur intérêt personnel et politique ».

 

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