Crise malienne : Comment la France se sert du franc CFA à des fins politiques

Crise malienne : Ces sanctions soutenues par la France rappellent la tentative d’asphyxie de l’économie ivoirienne sous Gbagbo en 2011.

Une volonté de déstabiliser le Mali. C’est ainsi que les autorités du Mali ont qualifié le 14 janvier dernier, au cours des manifestations de soutien à la junte militaire, les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA soutenues par la France. En réalité, la France avait déjà usé de ces stratégies pour imposer son choix à la tête d’un pays.

Cela fut le cas en Côte d’Ivoire lors de la crise postélectorale 2010-2011 dans laquelle le soutien de Nicolas Sarkozy à Alassane Ouattara, adversaire de Laurent Gbagbo, n’a fait l’ombre d’aucun doute. « On a sorti Gbagbo et installé Ouattara, sans aucune polémique », a confié Nicolas Sarkozy dans un livre intitulé « Ça reste entre nous, hein ?», publié par Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel en novembre 2014.

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Pour y arriver, la France a tenté d’asphyxier d’économie ivoirienne. La CEDEAO et l’UEMOA en amont, le ministère français des finances a privé le régime Gbagbo, reconnu par le Conseil constitutionnel, à ses comptes à la BCEAO. S’en suivra la fermeture des agences de la BCEAO en terres ivoiriennes. Les populations ivoiriennes ont encore en mémoire l’embargo sur les médicaments, pris par la France et l’Union Européenne (UE) pour contraindre Laurent Gbagbo à céder le pouvoir à Alassane Ouattara. Les filiales des banques françaises et américaines avaient également fermé sur instruction de la BCEAO, bloquant ainsi les épargnes des Ivoiriens.

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Après le blocage des transactions commerciales et financières entre la Côte d’Ivoire et l’extérieur, les autorités ivoiriennes avaient prévu sortir du Francs Cfa et battre une monnaie le 15 mai 2011. Une décision qui avait conduit Nicolas Sarkozy à privilégier la guerre. La suite est connue. La résidence présidentielle ivoirienne sera bombardée pendant plusieurs jours avant l’éviction de Laurent Gbagbo du pouvoir d’Etat.

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