La Cedeao essuie des tirs groupés depuis sa décision de mettre le Mali sous embargo. Voici la réaction du sénégalais Ousmane Sonko.
En conclave à Accra, dimanche dernier, les Chefs d’Etat de la sous-région ont infligé de lourdes sanctions au Mali dont la junte qui devait organiser des élections en février avait proposé une transition de 5 ans.
Réagissant d’ailleurs à ces sanctions de la Cedeao la junte a ferme ses frontières aux pays membres de la Cedeao.
Un précédent dangereux selon le leader de Pastef Ousmane Sonko qui tire à boulets rouges sur cette Cedeao qu’il « faudra tôt ou tard la remettre à plat ou la dissoudre simplement ». Voici in extenso le post de Ousmane Sonko publié sur sa page Facebook:
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De quoi cette CEDEAO est-elle le nom ?
Dans son communiqué du 09 janvier 2022 sur la situation du Mali, le Sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO a énoncé des sanctions extrêmement sévères contre un des leurs, sous prétexte que le chronogramme de transition prévu ne les satisfait pas.
Que la CEDEAO nous édifie sur ce qu’elle considère comme un gouvernement légitime. L’avons-nous déjà vue sanctionner un régime lorsque des présidents violent leur constitution et s’engagent dans un 3e mandat anticonstitutionnel, souvent sur le corps de pauvres citoyens ?
Aujourd’hui, pour préserver des intérêts étrangers, elle piétine avec allégresse tous ses principes fondateurs, surtout celui du respect et de la protection des droits des peuples, en imposant un embargo économique, commercial et financier à l’égard de nos frères maliens.
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La CEDEAO veut substituer une souveraineté communautaire factice à une souveraineté légitime du peuple malien qu’elle n’a jamais pu aider ni dans sa lutte contre le terrorisme djihadiste, ni contre les dérives politiques du président déchu, membre de leur syndicat d’affairismes.
Que vaut pour la CEDEAO la souveraineté de ce peuple malien si, dans son écrasante majorité, il approuve le plan de transition soumis.
Nous réaffirmons tout notre soutien au peuple malien qui va être pris en otage par une CEDEAO complice de présidents illégitimes et qui sera tenue pour responsable de toutes les conséquences que subira le peuple malien, déjà tellement éprouvé.
Nous appelons les autres pays frontaliers non concernés par la CEDEAO à faire preuve d’humanité et assister autant que faire se peut leurs voisins maliens.
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Enfin, nous relevons que les Chefs d’État réunis à la CEDEAO se sont constitués en un groupe d’amis qui se soutiennent et se complaisent sans la moindre compassion à l’égard des populations suffisamment éprouvées par la pauvreté, sinon comment comprendre cet embargo dont les conséquences affecteront indubitablement une bonne frange de la population ouest-africaine en général et sénégalaise en particulier.
Mais nous savons tous que le patriotisme économique n’a jamais été le souci de Macky Sall et de ses amis, à la solde de la France.
Cette CEDEAO là il faudra tôt ou tard la remettre à plat ou la dissoudre simplement.
Ousmane Sonko
Le 10 janvier 2022